L’article publié lundi 20 octobre par Le Monde sous le titre «Au Maroc, le monde du football apporte son soutien à la génération Z», signé par Alexis Billebault, illustre une nouvelle fois la dérive idéologique d’un quotidien désormais incapable de saisir la réalité marocaine autrement qu’à travers le prisme du soupçon. En prétendant analyser l’élan populaire autour de la victoire historique de la sélection marocaine U20 en Coupe du Monde, le journal parisien s’emploie surtout à tordre le sens d’un événement fédérateur pour y plaquer un récit politique artificiel.
Une lecture politique plaquée sur un élan sportif
Selon un expert des relations franco-marocaines, ce texte n’est que le vingt-sixième d’une longue série d’écrits à charge consacrés au mouvement dit «Gen Z 212», dont Le Monde semble vouloir faire le prisme unique de toute lecture du Maroc contemporain. Au lieu de célébrer un succès unanimement salué dans le Royaume, l’auteur détourne l’attention pour y déceler un prétendu engagement politique des jeunes footballeurs. Sous couvert d’analyse sociétale, il transforme de simples gestes de solidarité citoyenne en signes de défiance envers les institutions, comme si chaque expression publique d’enthousiasme ou de fierté nationale devait nécessairement cacher une revendication latente.
Ce procédé, qui amalgame sport et contestation, trahit moins une volonté d’informer qu’un réflexe d’interprétation automatique. L’article substitue à la réalité concrète d’une jeunesse unie dans la célébration de ses champions un récit fictif où tout succès collectif devient suspect. Cette manie de surpolitiser le moindre événement populaire finit par dénaturer le sens même du journalisme : elle confond le commentaire avec le constat, l’idéologie avec l’analyse.
Un biais éditorial devenu système
La publication de Le Monde s’inscrit dans une démarche plus vaste où les réussites marocaines, qu’elles soient économiques, sociales ou sportives, sont systématiquement relues à travers une tonalité critique, voire malveillante. Les progrès réels du pays se voient réduits à des détails marginaux, tandis que le discours du soupçon occupe tout l’espace. L’article d’Alexis Billebault ne fait qu’ajouter une pierre à cet édifice de parti pris, où le Maroc n’apparaît plus que sous les traits d’un sujet de controverse.
En privilégiant la caricature à l’équilibre, Le Monde contribue à l’érosion de sa propre crédibilité. Ce journal, jadis référence du débat intellectuel, se condamne peu à peu à une posture d’opposition stérile, où la nuance disparaît au profit d’une obsession pour la critique du Royaume. Derrière l’apparence du décryptage se cache désormais une mécanique narrative prévisible : disqualifier, suspecter et réduire les succès marocains à des anecdotes politiques. Une telle attitude finit non seulement par appauvrir la compréhension du lecteur, mais aussi par dévoiler le véritable aveu d’impuissance d’une presse en quête de sensation plutôt que de vérité.