Des syndicats d’enseignants, d’ingénieurs, de médecins et d’avocats ont déclaré dimanche une grève générale, paralysant la plupart des écoles publiques et des administrations à Bagdad et au sud de l’Irak. Routes coupées, écoles et administrations à Bagdad et dans le sud de l’Irak fermées : la pression augmentait en Irak, dimanche 3 novembre, après un mois de manifestations réclamant « la chute du régime ».
La contestation en Irak, née le 1er octobre dernier, a été marquée par des violences meurtrières qui ont fait, officiellement, au moins 257 morts. Depuis sa reprise le 24 octobre, elle est désormais organisée par les étudiants et les syndicats. Ensemble, ils ont multiplié dimanche les appels à la désobéissance civile, tandis que les syndicats des enseignants, des ingénieurs, des médecins et des avocats déclaraient la grève générale, paralysant la plupart des écoles publiques et des administrations de la capitale et du sud.
Signe que les autorités s’inquiètent d’un impact économique important de ces contestations, le Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, est sorti de son silence dimanche soir, assurant que « de nombreuses revendications ont déjà été satisfaites » et qu’il faut maintenant « retourner à la vie normale ». Mais les promesses d’élections anticipées, de réformes du système des embauches et des retraites n’y font rien.
A noter que lors du premier épisode de manifestations, du 1er au 6 octobre, 70% des quelque 250 morts avaient été touchés à la tête ou au torse par des tirs de snipers, des snipers que l’Etat affirme toujours ne pas pouvoir identifier. Depuis la reprise du mouvement, le 24 octobre, aucun tir à balles réelles des forces de l’ordre n’a été recensé dans la capitale, mais une quarantaine de manifestants ont été tués. Les forces déployées tirent désormais des grenades lacrymogènes, « brise-crânes », particulièrement lourdes. Celles-ci ont été responsables d’au moins cinq morts à la fin d’octobre. Outre ces morts, des blogueurs et des militants ont été enlevés et des médias ont été attaqués.