Le PJD, le parti de Saad-Dine El Otmani, a essuyé, mercredi, une défaite historique dans trois scrutins. Le PJD était fragilisé par des ratés dans la gestion de la pandémie et un encombrant bilan jugé très terne.
Le bureau politique du PJD a annoncé, jeudi 9 septembre, sa démission après les résultats de trois scrutins généraux. Les islamistes ont en effet subi une lourde défaits selon des résultats annoncés à la sortie des urnes. Les opérations de vote se sont déroulées selon les autorités «dans des circonstances normales», hormis «des cas isolés».
Fidèle à ses habitudes, le PJD a préféré justifier sa défaite par de supposées «énormes irrégularités», dont «la distribution d’argent» à proximité de bureaux de vote, «le parachutage politique» ou encore la «non-réception de procès verbaux de certaines circonscriptions». Le parti islamiste, qui espérait briguer un troisième mandat de suite, a déclaré que les résultats «ne reflètent pas le poids réel du parti» tout en indiquant que ses composantes «assument leur entière responsabilité» y compris Saad-Dine El Otmani, son patron.
Le Parti de la justice et du développement (PJD) s’est effondré, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 13, selon nos constatations. Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et modernité (PAM), et le Parti de l’Istiqlal (PI), qui remportent respectivement 102, 87 et 81sièges (sur 395), selon des résultats quasi-définitifs.
En pleine tourmente, le PJD a annoncé la démission collective de ses dirigeants et de convoquer un congrès exceptionnel dans les plus brefs délais. Le PJD quitte le pouvoir cet automne sans pouvoir espérer laisser un parti au sommet de sa popularité. Affecté par des scandales divers et par le poids de ses compromissions, la formation islamiste a touché l’abîme, après une décennie de gestion contrastée de la chose publique.