Le conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD) a profité de sa réunion, le samedi 2 novembre à Rabat, pour replacer la discussion du problème des libertés individuelles et pour s’élever contre les recommandations du Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
Rassemblé en fin de semaine, le noyau du PJD s’est regimbé contre les recommandations de l’institut d’Amina Bouayach en faveur de l’avortement et des libertés individuelles, destinées à supprimer certaines limitations ou réglementations pour permettre un exercice effectif des activités humaines. Le 29 octobre, le CNDH vient de présenter au Parlement un mémorandum qui propose une refonte de quelques dispositions juridiques, qui prévoient des peines privatives de liberté pour certains faits relatifs à la vie privée.
Saâdeddine El Othmani, chef du gouvernement, a expliqué devant ses lieutenants que ce qui mérite d’être défendu au sein de des institutions sociales tout comme ce qui doit être critiqué dans leur fonctionnement doivent prendre en considération les «préceptes de l’islam» et les «fondamentaux des la société marocaine» dont le caractère «global», «général» et «immuable» sert de base pour la collectivité.
S’agissant du débat sur un assouplissement de la pénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, El Otmani s’en sort avec une pirouette en affirmant que le Maroc a déjà tranché «en faveur d’un assouplissement a minima de la loi» faisant fi de la dynamique de ce débat qui agite la «chose publique» depuis déjà des semaines. Nul n’est besoin de «faire marche arrière», a-t-il pointé. L’avortement au Maroc n’est autorisé que s’il s’agit d’une interruption médicale de grossesse motivée par la nécessité de sauvegarder la vie de la mère.
El Othmani, pour motiver ses objections contre les recommandations de la CNDH, il estime que le débat est clos car «il y a déjà eu un accord entre les ministres de la Justice et des Affaires Islamiques, ainsi que le président du Conseil national des droits de l’homme, qui ont proposé une réforme de la loi sur l’avortement sous la supervision du roi Mohammed VI.»
Au Maroc, affirme le CNDH, l’état des grossesses et des naissances hors mariage demandent le changement du droit de la famille afin que les enfants nés hors mariage ne soient pas discriminés et que la marginalisation sociale des mères célibataires cesse définitivement. Il appelle à des mesures en faveur du domaine de la santé sexuelle et reproductive et d’aborder de front les questions dans lesquelles s’imbriquent des dimensions socio-économiques, de genre et de santé qui ne sont pas coujours prises en compte par les lois en vigueur.






