Le Parti de la justice et du développement (PJD) a décidé de se montrer coopératif et faciliter le processus de promulgation du projet de loi organique sur la grève, discuté actuellement au sein de la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants et porté par le Rassemblement national des indépendants (RNI) de Aziz Akhannouch.
«Nous sommes disposés à coopérer et à faciliter l’adoption du projet de loi sur la grève, à condition d’associer tout le monde et de faire preuve de confiance mutuelle», a promis Abdellah Bouanou, président du groupe PJD à la chambre basse du Parlement marocain.
Au cours du débat général en commission, tenu jeudi 18 juillet, le député islamiste a confié avoir reçu des appels à ce propos du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami.
«Nous sommes même prêts à aller jusqu’à ne présenter aucune modification, quand bien même le chef de gouvernement va considérer cela comme un signe de faiblesse de la part de l’opposition», a renchéri Bouanou, dont les propos sont cités par une source présente à la réunion.
En dépit du ton conciliant et de la bonne foi affichée, Abdellah Bouanou n’a pas pu s’empêcher d’adresser des critiques. Cette fois, il a dirigé sa flèche vers des syndicats, sans les nommer, en leur reprochant d’avoir refusé de discuter ce texte au Parlement avant 2021, c’est-à-dire quand son parti était aux affaires. Le changement de position «est-il en rapport avec l’intérêt général ou des intérêt particulier ?», s’est-il interrogé.
Lors de l’examen en commission du projet de loi organique n° 97-15 fixant les conditions et les modalités de l’exercice du droit de grève, les partis de la majorité et de l’opposition ont convenu de la nécessité de faire prévaloir «l’esprit de consensus», tout en veillant à consulter l’ensemble des forces vives du pays.
Dans un discours prononcé à l’ouverture de la première session de la cinquième année législative de la neuvième législature (9 octobre 2015), le roi Mohammed VI a souligné que l’élaboration du projet de loi organique sur la grève «nécessite d’engager de larges consultations et de faire preuve d’un esprit de consensus constructif, de sorte à garantir les droits des travailleurs, les intérêts du patronat et l’intérêt de la nation».