Tandis que le Maroc (et le monde) s’accrochent à l’espoir d’un prochain vaccin contre le Covid-19, les semaines à venir s’annoncent difficiles : la flambée de la pandémie déborde les systèmes de santé dans les villes marocaines, où restrictions sanitaires et mesures sociales s’installent dans la durée.
La pandémie de Covid-19 a fait près de 4 779 de morts au Maroc depuis début mars, selon un bilan établi ce lundi matin par barlamane.com, et ce à partir de sources officielles. Plus de 293 000 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués. Le royaume a pris part aux essais de phase 3 du candidat vaccin chinois Sinopharm en vue de fournir en priorité ses citoyens mais aussi d’autres pays du continent.
Le Maroc a enregistré ces derniers jours une flambée de contaminations avec plus de 5 000 nouveaux cas quotidiens recensés. Les cas actifs ou en réanimation accentuent la pression sur les hôpitaux très rudement mis à l’épreuve.
Le Maroc est officiellement entré en récession fin juin et la croissance pourrait reculer de presque 7 points par rapport aux prévisions de début d’année. Selon les statistiques gouvernementales, près d’un Marocain sur deux est aujourd’hui se trouve sans emploi et le revenu des ménages a été divisé par deux.






La campagne de vaccination prospective, annoncée par le roi Mohammed VI, vise à «contrôler la propagation du virus», après que les résultats des «études cliniques achevées, ou celles en cours de réalisation, aient prouvé la sécurité, l’efficacité et l’immunité du vaccin», selon un communiqué publié par le Palais à l’issue d’une séance de travail ayant réuni le monarque avec le chef du gouvernement, les ministres de la Santé, de l’Intérieur et des Affaires étrangères, et un certain nombre de responsables militaires et de sécurité.
Alors que les autorités marocaines parient que la campagne de vaccination sera une «vraie réponse pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie», l’annonce du lancement de la campagne constitue l’aboutissement de la des efforts de Rabat depuis quelques mois pour peser dans «l’équation vaccinale» internationale contre le coronavirus, à travers un accord de partenariat avec le laboratoire chinois Synopharm (CNBG) dans le domaine des essais cliniques du vaccin. Le Maroc a également mené des négociations avec les laboratoires pharmaceutiques Pfizer, AstraMica et Casina Bio pour obtenir des quantités suffisantes du vaccin contre le Covid-19 afin de pouvoir le fournir à tous les citoyens.
Alors que la déclaration du Palais n’a pas mentionné l’identité du vaccin qui sera approuvé pour la campagne de vaccination, des sources médicales marocaines ont révélé à barlamane.com que le premier lot des vaccins arrivera au Maroc en décembre en provenance des laboratoires chinois Sinopharm. Vaccination d’ici la fin de l’année, elle sera généralisée au fil du temps. 600 volontaires marocains ont participé à la troisième phase des essais cliniques, qui a été réalisée avec l’autorisation et le suivi de l’Organisation mondiale de la santé, et en partenariat avec des laboratoires internationaux.
Selon les mêmes sources, les essais cliniques concernant le vaccin chinois qui sont en cours au Maroc depuis des semaines n’ont pas enregistré d’effets secondaires indésirables graves sur les volontaires, qui font un suivi à l’hôpital universitaire Ibn Rochd de Casablanca et à l’hôpital Ibn Sina de Rabat.
Selon le plan des autorités marocaines, il est prévu que la première phase de vaccination inclura 5 millions de Marocains de plus de 18 ans, selon un calendrier de vaccination pour deux injections, tandis que la priorité sera donnée en particulier aux citoyens de première ligne, en particulier les agents de santé, les autorités publiques et les forces de sécurité. Les fonctionnaires du secteur de l’éducation nationale, ainsi que les personnes âgées et les groupes vulnérables du virus seront aussi concernés. Le champ d’application du vaccin sera élargi dans un second temps aux autres citoyens.
Alors que le processus de vaccination des Marocains devrait se poursuivre pour une durée maximale de 4 mois, le ministère de la Santé travaille actuellement à la finalisation de la stratégie qui sera adoptée pour faire de l’opération un succès, en répondant à toutes les questions pendantes, comme la vaccination obligatoire, la gratuité, et les lieux où seront effectuées les opérations de pollinisation.
De l’avis du directeur du laboratoire de virus de l’université Hassan II de Casablanca, Mustapha Naji, lancer la campagne de vaccination contre la «Covid-19» est une étape importante dans le cadre de la limitation de sa propagation, et d’éviter l’effondrement du système de santé, notamment au vu du taux national élevé de reproduction du virus à 1,22 en raison du nombre élevé d’infections. Contacté, il a confirmé que la campagne de vaccination est «une bonne nouvelle, surtout après que des essais cliniques ont prouvé que le vaccin, qui a été approuvé sur la base d’un partenariat entre un laboratoire chinois et une entreprise marocaine, s’est avéré efficace à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, avec une efficacité de 90%». La guerre des autorités sanitaires marocaines contre le virus sera renforcée en s’appuyant sur d’autres vaccins en 2021 et en élargissant le processus de vaccination pour inclure d’autres groupes de Marocains.






