Kadijatou Mahmoud dénonce de nouveau le viol qu’elle a subi en 2010 par Brahim Ghali. Le viol ayant eu lieu en Algérie et son auteur n’étant pas espagnol, la justice espagnole avait rejeté sa plainte en 2018.
L’affaire du viol de Khadijatou Mahmoud remonte à 2010. Afin de quitter les camps de Tindouf pour assister à une conférence à l’invitation d’une ONG italienne, la victime devait passer par la soi-disant ambassade de l’entité fantoche à Alger. En se rendant sur les lieux, elle a été sauvagement violée par Brahim Ghali.
«Je ne l’attendais pas, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi lâche (…) Je ne vais pas me taire. Je n’aime pas me souvenir de tout cela (…) Ce viol continue de m’affecter (…) Je n’ai pas pu reconstruire ma vie (…) Je ne sais pas comment m’exprimer, mais on ne peut pas oublier un viol d’une manière aussi cruelle du jour au lendemain», raconte Khadijatou Mahmoud à Okdiario, un média espagnol, précisant que sa famille lui a demandé de ne pas poursuivre Brahim Ghali en justice pour «ne pas salir sa réputation».
Elle a également indiqué que son oncle lui a révélé que de nombreuses femmes ont été violées par Brahim Ghali, mais sont incapables de dénoncer ses crimes. «Si ces femmes parlaient, le «Front Polisario» n’existerait pas».
Elle espère que sa plainte contre Brahim Ghali sera prise en compte. «Le vrai problème pour cette jeune femme, c’est la loi réformée en 2014 par le Parti populaire. Les juges espagnols ne peuvent plus enquêter sur les crimes commis à l’étranger. Actuellement, les juges ne peuvent connaître que des affaires de génocide et contre l’humanité, de torture, de terrorisme ou de disparition forcée qui affectent des citoyens espagnols ou qui résident habituellement en Espagne, comme indiqué à l’article 23.4 de la loi organique relative au pouvoir judiciaire», relève Okdiario.
A ce titre, le média soulève que l’affaire de cette jeune femme pourrait faire l’objet d’une enquête judiciaire. «Toutefois, Kadijatou Mahmoud est considérée en Espagne comme une apatride. Il sera donc très complexe pour la justice d’enquêter sur son affaire. Mais, elle ne perd pas espoir étant donné que son violeur se trouve en Espagne. Elle ne pardonnera et n’oubliera pas ce qui s’est passé il y a 11 ans en Algérie», précise-t-on.
Interrogée sur son agresseur, la jeune femme souligne que «la pire chose qui puisse arriver à l’humanité est Brahim Ghali», ajoutant que plusieurs victimes de ce tortionnaire, ainsi que de sa «meute», n’arrivent pas à dénoncer leurs bourreaux.
«S’il y a une personne que je déteste dans cette vie, c’est bien lui. Je le déteste tellement et je ne lui souhaite rien de bon. Que Dieu lui-même fasse justice», a-t-elle déclaré. Pour elle, «le «Front Polisario» est une copie de Daech», faisant référence à leurs crimes contre l’humanité.