La rencontre internationale anti-État islamique a réuni 47 ministres, dont 38 chefs des affaires étrangères, activement impliqués sur les dossiers de sécurité et de stabilité régionale. Enjeux, terroriste et séparatiste, surtout en Afrique. Le Polisario, soutenu par l’Algérie, voit ses liens avec le terrorisme scrutés de plus près.
Lancée en 2014 pour combattre le groupe djihadiste et sa mainmise sur plusieurs territoires, la coalition contre l’État islamique rassemble 84 Etats et organisations internationales (dont l’OTAN et Interpol). Selon les informations du site Sahel intelligence, Washington, «lucide sur l’état de la menace de l’EI qui n’a pas diminué», cherche à combattre le terrorisme et les mouvances séparatistes. Selon la même source, la possibilité de voir le Polisario, milice financée par l’Algérie, agrémenter la liste noire d’organisations terroristes étrangères dressée par les États-Unis n’est pas improbable.
Alors que l’EI semble aussi vouloir s’étendre en Afrique, notamment au Sahel et dans le Golfe de Guinée, plusieurs de ses dirigeants ont été auparavant membres du Polisario. La désignation «terroriste» peut effectivement s’appliquer à ce groupe dont les crimes restent à ce jour impunis.
Aujourd’hui, 27 entités terroristes basées en Afrique sont inscrites sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué le chef de la diplomatie marocaine. Au Sahel, le nombre d’«incidents terroristes» a augmenté de 43% entre 2018 et 2021, selon les chiffres du contre-terrorisme américain.
Septembre 2021, Paris a annoncé la mort du chef du groupe djihadiste Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, tué par les forces françaises. Lahbib Abdi Saïd, ce dangereux membre du Polisario a rejoint la mouvance armée islamiste au début des années 1990. Il a participé à la fondation du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste proche d’Al-Qaïda.
Selon Sahel Intelligence, «l’existence du nexus entre mouvements séparatistes et mouvements terroristes agissant en collusion, en instrumentalisant les vulnérabilités existantes d’une manière à démultiplier leur impact déstabilisant», avant de rappeler qu’«en marge de ce conclave, plusieurs ministres des Affaires étrangères ont souligné ou réitéré leur soutien au plan marocain d’autonomie, comme solution crédible et sérieuse au différend artificiel autour du Sahara marocain.»