La comparution, mardi le 1ᵉʳ juin, de Brahim Ghali devant la Haute cour nationale espagnole est, certes, une «évolution» dont le Maroc prend note, mais elle «ne constitue pas, pour autant, le fond de la crise grave» entre les deux pays voisins, indique, lundi 31 mai, la diplomatie marocaine.
«D’abord, la comparution de Brahim Ghali confirme ce que le Maroc avait dit dès le début : l’Espagne a bien fait rentrer, sciemment, sur son territoire, de manière frauduleuse et occulte, une personne poursuivie par la justice espagnole pour des plaintes déposées par des victimes de nationalité espagnole et pour des actes commis en partie sur le sol espagnol», ont affirmé les Affaires étrangères dans une déclaration.
Le Maroc a demandé une enquête «transparente» sur l’entrée «frauduleuse» de Brahim Ghali en Espagne. Les relations diplomatiques entre les deux pays se sont envenimées depuis l’accueil, fin avril, par l’Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné de la Covid-19.
La comparution de ce dernier, affirme Rabat, montrer le vrai visage du Polisario incarné par un dirigeant qui a commis des crimes abjects, qui viole, torture, bafoue les droits de l’homme et commandite des actes terroristes, précise la déclaration, ajoutant que cette comparution souligne la responsabilité de l’Espagne envers elle-même, puisque les victimes du chef séparatiste sont avant tout espagnoles.
La comparution de Brahim Ghali constitue, donc, le début d’une première reconnaissance des droits des victimes et de la responsabilité criminelle et pénale de cet individu, poursuit le ministère, notant que c’est aussi la première fois que la justice espagnole convoque ce responsable et lui oppose des plaintes pour des crimes graves.
«Et encore, il ne s’agit que des plaintes révélées au grand jour. Qu’en est-il de tous les enfants, les femmes et les hommes qui subissent les affres du Polisario ? Des traitements inhumains sont infligés quotidiennement aux populations de Tindouf – ces sans voix du Polisario – sans que justice ne leur soit rendue», s’indigne le ministère.