Le sommet arabe qui doit tenir ses assises en Algérie peine à prendre corps tant sur le plan politique que dans son organisation pratique. Diplomates, observateurs et certains articles de presse ont laissé entendre que tous les sujets de discorde minent la tenue du sommet arabe.
Grande panique en Algérie. Alors que la majorité des pays arabes veulent se pencher lors du prochain sommet prévu en Algérie sur les conflits en Syrie et au Yémen ainsi que sur l’avenir de l’action commune, Alger veut profiter de ce rendez-vous annuel pour imposer ses visions. Abdelmadjid Tebboune, qui a accompli une visite en Egypte, premier pays à avoir signé la paix avec Israël en 1979, lequel a longtemps joué les médiateurs pour mettre fin aux cycles de violence entre Israël et le mouvement palestinien Hamas au pouvoir à Gaza et pour tenter de réconcilier le Hamas avec l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, sait que la bénédiction du Caire est essentielle.
L’Egypte et Israël ont dernièrement développé leurs liens dans le domaine énergétique. Depuis 2020, l’Égypte reçoit du gaz naturel d’Israël pour le liquéfier et le réexporter vers l’Europe, un accord évalué à 13,3 milliards d’euros.
Selon nos sources, plusieurs capitales arabes plaident pour une position beaucoup plus dure sur l’Iran, pas nécessairement sur le dossier nucléaire, mais sur l’hégémonie iranienne dans les pays arabes, en particulier l’Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen, tandis que l’Algérie ne veut pas s’embrouiller avec ce partenaire encombrant.
Deuxième point, la Syrie de Bachar al-Assad, suspendue de l’organisation depuis le début de la guerre civile en 2011. Alors que le régime algérien milite pour une réintégration rapide de Damas dans le concert arabe, d’autres pays paraissent accepter le statu quo.
Troisième point, le Yémen, où une guerre par procuration se poursuit depuis 2015 entre la coalition arabe et Téhéran, on assiste depuis quelques mois à une escalade avec la multiplication des tirs de missiles des rebelles Houthis, soutenus par le régime iranien, vers l’Arabie saoudite et récemment vers les Émirats. Si l’Algérie a condamné ces attaques, elle refuse de pointer du doigt la responsabilité iranienne.
Quatrième point, le dossier du Sahara, alors que la rupture algérienne avec le Maroc s’était accompagnée de mesures de rétorsion : fermeture du gazoduc et de l’espace aérien aux avions marocaines et restrictions de toute sorte, le Conseil de coopération des États arabes du Golfe, regroupant l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar, ont exprimé explicitement leur soutien à l’intégrité territoriale marocaine.
Aucun pays arabe ne semble pas disposé à faire des concessions à l’Algérie sur ce sujet.