Un rapport européen d’une rare gravité avait dévoilé, avant quelques années, qu’une fraude massive est organisée sur l’aide accordée aux populations de Tindouf.
Les populations de Tindouf voient l’aide humanitaire fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM) réduite de 30 % à cause des malversations avérées commises par des responsables algériens de premier plan, selon des sources espagnoles qui citent un rapport officiel. Une annonce qui confirme les conclusions de l’Office anti-fraude de l’Union européenne (UE) qui a retracé, dans un rapport très détaillé, un détournement bien rôdé depuis des années de l’aide humanitaire accordée aux populations des camps de Tindouf en Algérie, administrés par le Polisario.
Ce rapport n’y va pas de main morte, il liste les accusations et cite les noms des personnes soupçonnées d’être les ordonnateurs de ces détournements, qui commencent dans le port d’Oran où «les aides sont détournées selon leur valeur et leur qualité», comme le blé canadien, «remplacé par son équivalent local de qualité moindre», ainsi que «les produits avicoles vendus et non donnés aux réfugiés.»
Par ailleurs, «une des raisons qui ont rendu ces détournements possibles est la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies», avait souligné l’office anti-fraude dans son compte-rendu, ce qui confirme les craintes des observateurs internationaux. Pour le moment, ni Bruxelles, ni ECHO, le service européen pour l’aide humanitaire, n’ont indiqué leur intention de reconsidérer leur dispositif humanitaire consacré à Tindouf et les fonds qui lui sont dédiés.
L’enquête européenne a même mentionné que «ce sont des détenus qui sont exploités pour la manutention de l’aide et la construction de bâtiments financés par l’aide internationale».