Le Maroc a procédé, lundi, au remboursement par anticipation au FMI d’une partie du tirage sur la LPL d’un montant de 651 millions de DTS (Droits de tirage spéciaux), soit l’équivalent de près de 936 millions de dollars américains ou 8,4 milliards de dirhams.
Selon El Mehdi Fakir, économiste et expert comptable, le Maroc cherche, via ce remboursement par anticipation, à reconstruire sa dette extérieure.
« Les conditions ont été favorables pour effectuer une levée avec des maturités à moyen et long termes, dont l’objectif est de rééquilibrer les réserves du Maroc en devises, tout en maîtrisant et pilotant au meilleur le service de la dette », a-t-il indiqué.
« L’occasion s’est présentée à travers cette levée de trois milliards de dollars et le Royaume a préféré payer par anticipation une partie de son tirage de la LPL, ce qui lui permettrait dans un premier temps de rationaliser le service de la dette et dans un deuxième temps de conserver de meilleures conditions avec des maturités à moyen et long termes afin d’élargir sa marge de manœuvre », a-t-il ajouté.
Selon l’expert, ce remboursement par anticipation d’une partie du tirage sur la LPL n’aurait aucun impact sur les réserves de changes étant donné qu’il a été « minutieusement étudié » et que « la cotité a été définie de manière très précise ». Soulignons dans ce sens que le stock des avoirs officiels atteint désormais 36 milliards de dollars. Cela équivaut à 7 mois d’importations de biens et services. Une situation qui devrait se maintenir à moyen terme.
« Ce remboursement par anticipation permettrait de maintenir l’équilibre des réserves de devises. Il faut désormais bien reconstruire l’endettement extérieur pour soulager le service de la dette et améliorer le rating du Maroc, ce qui permettrait de rationaliser le spread du risque qui reste très gérable grâce à la résilience de la politique économique au Maroc », affirme l’économiste.
« Cette opération ne manquera pas non plus de renforcer la confiance des investisseurs et des marchés dans notre économie (…) La prime de risque pour le risque-Maroc devrait certainement s’améliorer drainant ainsi plus d’IDE au Royaume », a-t-il conclu.
Et de préciser que selon un communiqué conjoint du MEFRA et de BAM, cette opération, qui sera effective le 8 janvier prochain, permettra de soulager les engagements financiers futurs du Maroc tout en réduisant le coût grâce, en particulier, aux conditions très favorables de la dernière émission du Trésor à l’international. Rappelons dans ce cadre que la décision du Maroc a été unanimement saluée par les membres du CA du FMI lors de sa réunion du 18 décembre à l’occasion de l’examen du rapport des consultations au titre de l’Article IV pour le Royaume.