Le prix de la viande rouge est susceptible d’augmenter de façon drastique dans les prochains jours.
Les éleveurs et industriels des viandes rouges s’attendent au pire en 2020 à cause de la sécheresse qui sévit en ce moment dans le pays, rapporte les inspirations économiques dans son édition du jour.
Les éleveurs marocains commencent à souffrir sérieusement du déficit pluviométrique. Le retard des pluies et la cherté des aliments pour bétail compromettant la campagne agricole. En effet, la sécheresse a fait doubler les prix du foin et de la paille qui sont passés respectivement de 35 à 70 dirhams et de 12 à 28 dirhams le ballot.
Dépassés par la situation de cherté des aliments pour bétail et de retard des pluies, les professionnels de la filière des viandes rouges ont appelé l’État à mettre rapidement en place un plan d’urgence au profit des éleveurs. Pour le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), M’Hammed Karimine, l’industrie de la viande voit déjà rouge. En effet, la qualité des récoltes de 2019 n’a pas permis aux éleveurs de stocker suffisamment de fourrage. « Aujourd’hui, la plus grande crainte, ce ne sont pas les résultats de cette présente campagne. Notre plus grande crainte, c’est l’appareil de production qui regroupe tout le cheptel. On a peur que les gens ne fassent pas de rétention du fait que l’alimentation devient de plus en plus chère. Les gens vont être amenés à se débarrasser de leur cheptel de reproduction et ceci à des prix dérisoires », explique-t-il.
Selon le patron de la Fiviar, l’Etat doit aujourd’hui intervenir avant que le pire ne se produise c’est-à-dire la flambée des prix des viandes rouges qui rend les consommateurs furieux. La première mesure que l’Exécutif doit prendre est de réduire ou d’annuler la taxe sur l’importation des aliments pour bétail. Seule cette option pourrait contribuer à la baisse des prix. Si la situation demeure en l’état, on risque une forte mortalité au sein des cheptels. Ce qui obligera le gouvernement à importer le bétail au prix fort, alors qu’il a encore la possibilité d’agir pour sauver les agriculteurs.
En réponse aux demandes des éleveurs, une enveloppe de 55 millions de DH a été allouée à la protection du bétail afin de faire face à la sécheresse dans certaines zones. Le fourrage a été transporté aux locaux des communes rurales reculées en attendant l’évolution des précipitations au cours de la période à venir.
A noter que la saison agricole actuelle, à l’instar des deux précédentes, a connu une diminution des précipitations, n’atteignant que 141 mm, contre une moyenne de 254 mm au cours des 30 dernières années, soit un déficit d’environ 40% par rapport à l’année précédente et de 44% par rapport à une année normale. De plus, les retenues des barrages ont connu une baisse significative depuis 2015-2016, par rapport à la moyenne enregistrée les dix dernières années.