Une décision conjointe du ministère de l’Agriculture et celui de la Santé donne le droit aux industriels de l’alimentation de soumettre à un traitement thermique tout produit alimentaire malsain détecté par des analyses microbiologiques pour le remettre sur le marché. Ce qui pourrait éviter le gaspillage alimentaires et d’énormes pertes économiques.
Une décision conjointe du ministère de l’Agriculture et celui de la Santé indique que les produits alimentaires mis sur le marché n’ayant pas encore atteint l’étape finale de la vente au consommateur et qui ne répondent pas aux critères de la sécurité, pourront être soumis à un traitement supplémentaire. Tout exploitant qui possède un produit alimentaire malsain détecté par des analyses microbiologiques pourra alors le soumettre à un traitement thermique et le remettre sur le marché. Une décision qui permet d’éviter le gaspillage et certaines pertes financières.
Mercredi 24 juillet, l’ONSSA avait indiqué qu’au titre du 2ème trimestre de l’année 2019, un total de 972 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation a été saisi et détruit au niveau du marché local. Les contrôles des produits alimentaires effectués par les services de l’ONSSA ont concerné 3.713.621 tonnes de divers produits. Au niveau du marché local les investigations ont abouti au contrôle de 387.193 tonnes de produits alimentaires.
Ces aliments impropres, dont font parti ceux périmés, représentent des pertes colossales pour le marché local. En souffrent les producteurs, les distributeurs, les commerçants comme les consommateurs.
Plus il y a d’invendus, plus le prix des produits augmente et plus ces invendus se transforment en déchets . Entre mai et juin 2019, les prix de certains produits alimentaires avaient augmenté dans toutes les villes du Maroc. Des hausses qui concernaient principalement les «légumes» avec une augmentation de 2,4%, les «fruits» de 1,0%, les «viandes» de 0,5% et le «café, thé et cacao» de 0,1%.
Outre cet aspect économique, le ministère de l’Agriculture et celui de la Santé veulent également éviter le «gâchis» lié aux produits périmés. Lutter contre le gaspillage est très certainement l’une des priorités du siècle. Les invendus finissent en effet le plus souvent dans les déchets, ce qui ne résout pas les problèmes écologiques du Maroc. Un rapport de la Banque mondiale sur «le gaspillage des produit alimentaires», relayé par le quotidien Almassae en octobre 2018, avait relevé que les Marocains étaient parmi les grands gaspilleurs de la nourriture au niveau mondial en ce sens que 45,1% des ménages marocains mettent à la poubelle entre 6 et 51 dollars par mois de denrées alimentaires à cause de leurs modes de consommation et d’achat.
Il avait également indiqué que 6,6% des ménages marocains jettent de très grandes quantités d’aliments, 10,2% des quantités encore plus importantes, 25,5% des quantités «raisonnables» et 51,6% peu d’aliments alors que seulement 3,3% ne jettent aucun aliment. La décision ministérielle vient donc minimiser tout ce gaspillage alimentaire.
Mais, il faudrait remplir certaines conditions pour effectuer le retraitement des produits alimentaire, note les ministères. L’exploitant ne pourra pas utiliser les produits alimentaires ne répondant pas aux critères de sécurité alimentaire à d’autres fins sauf celles pour lesquelles ils étaient destinés à l’origine. Sauf si cette utilisation ne constitue pas une menace pour la santé de l’homme et de l’animal, et qu’elle soit conforme à l’autocontrôle et aux pratiques en vigueur dans le domaine de l’hygiène sanitaire. Aussi, il faut que ces produits ne contiennent pas de micro-organismes et que leurs toxines soient d’un taux qui ne pourra pas constituer un danger pour la santé de l’homme.