Le dossier du Sahara a été au centre mercredi 13 octobre d’une réunion semestrielle à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, sur fond de position américaine appuyant la déclaration de Donald Trump et de rupture de relations entre Rabat et Alger qui appuie les milices du Polisario.
La situation au Sahara a complétement changé après l’opération de l’armée marocaine, en novembre 2020, dans une zone tampon de l’extrême sud du territoire, visant à rétablir le trafic routier coupé par des séparatistes au niveau du poste-frontière de Guerguerat. Plusieurs pays avaient «exprimé publiquement leur préoccupation quant au blocage de ce point de passage, rappelant l’importance de la liberté de circulation des biens et des personnes dans la zone.»
Les Etats-Unis, en charge du dossier à l’ONU, n’ont pas prévu de déclaration au Conseil. «Les Etats-Unis sont un acteur important» sur ce dossier et «nous nous attendons à ce que tout le monde travaille de manière constructive maintenant pour y parvenir», a déclaré la représentante irlandaise, Geraldine Byrne Nason.
L’administration de Joe Biden ne s’est toujours pas prononcé sur la reconnaissance – faite peu avant son départ – de Donald Trump d’une souveraineté du Maroc sur l’ensemble du Sahara, mais les multiples déclarations réitérées depuis janvier semblent appuyer cette proclamation.
Le département d’Etat américain a salué la nomination, après plus de deux ans sans titulaire, d’un nouvel émissaire de l’ONU pour ce conflit, l’Italien Staffan de Mistura, 74 ans, qui prendra ses fonctions le 1er novembre.
Ce dernier succède à l’ancien président allemand Horst Köhler, démissionnaire en mai 2019 après avoir relancé en Suisse des discussions entre le Maroc et le Front Polisario, en présence de l’Algérie et de la Mauritanie. En août, Alger a cependant rompu ses relations diplomatiques avec Rabat, ce qui n’augure pas d’une reprise prochaine de discussions multilatérales sur le Sahara.
Le roi Mohammed VI a assuré que Rabat était attaché au cessez-le-feu mais demeurait «fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité, et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace à sa sécurité».