De cette nécessité de maintenir à la conduite d’un dossier sensible un caractère de régularité qui permet de compter sur l’appui ou même le concours moral ou matériel des puissances alliées; le roi Mohammed VI s’est fixé un engagement crucial à prendre et à tenir : faire retentir la voix du Maroc jusqu’à plaider l’évidence : le Sahara ne peut être que sous la souveraineté nationale, n’en déplaise aux manœuvres ennemies.
Le Sahara «n’est pas à négocier» : sur les destinées du Maroc, le roi Mohammed VI a des idées claires et sûres. La souveraineté nationale est devenue précisément, sous le règne du monarque, un fait intangible. L’habileté pratique, la connaissance des tendances politiques, l’art de gouverner, le bon ordre et le règne des lois ont permis au Maroc de dominer, définitivement, les habitudes de violence et de surenchère des ennemis de son intégrité territoriale. La cause de ceux-ci, tant vantée, est tombée au rang des chimères et des bravades.
«Aujourd’hui comme par le passé, la Marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation», a scandé le monarque dans un discours très suivi retransmis par la télévision nationale en 2021. «De fait, la Marocanité du Sahara est une vérité aussi pérenne qu’immuable. Elle ne souffre, de ce fait, aucune contestation», a-t-il soutenu. Pour la première fois, le roi Mohammed VI a clarifié la visée des pourparlers auxquels le Maroc participe : «Si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel.»
Le roi Mohammed VI avait même salué l’intervention des Forces armées royales (FAR) qui «ont restauré [en novembre 2020] la libre circulation des personnes et des marchandises au point de passage de Guerguerat» reliant le Maroc et la Mauritanie et «mis un terme aux provocations et aux agressions dont le Maroc avait déjà signalé à la communauté internationale la gravité pour la sécurité et pour la stabilité de la région.»
Une année après, le message se confirme
En 2022, le roi Mohammed VI a adressé «un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», a-t-il déclaré lors d’un discours radiotélévisé largement commenté par la presse internationale. «C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit», a-t-il prévenu. «S’agissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque», a averti le souverain, allusion quasi-explicite aux atermoiements de la France, entre autres.
Cette année (2024), la France a annoncé son intention de relancer la relation bilatérale avec Rabat. Elle a réitéré son soutien «clair et constant» au plan d’autonomie marocain du Sahara, assurant vouloir progresser sur ce dossier qui constitue «un enjeu existentiel pour le Maroc». La France, qui veut «accompagner le développement» de cette région «en appui des efforts marocains», sait qu’une position politique forte, audible et catégorique en faveur du Maroc est essentielle, laquelle accompagnera le partenariat «d’avant-garde» pour les trente ans à venir, promis par Paris.
«En ce qui concerne du volet diplomatique du dossier, il se réglera entre les deux chefs d’État [le roi du Maroc Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron]», a déclaré en avril le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné à Radio France internationale (RFI, France Médias Monde-FMM-audiovisuel extérieur). «C’est à l’Élysée et au palais royal marocain que se trouve la clef de la situation», avait reconnu Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb, dans une entrevue que Barlamane.com a relayée. Un changement historique se profile ?