La guerre est déclarée entre Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), personnalité éminente de gauche et Omar Balafrej, député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD, opposition). En cause : la sortie de la chef de file du PSU qui s’est essayé à faire des suppositions sur l’origine du virus.
Alors les foyers de Covid-19 hors de Chine, Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU, gauche), a déclaré que cette situation est le résultat d’une conspiration ourdie par «les laboratoires». «Nous devons être conscient que ce qu’il se passe est une manœuvre de programmes qui investissent dans le développement et l’accès aux vaccins», a déclaré le 27 février lors d’une conférence à Casablanca, ajoutant que «le virus a été créé en laboratoire et libéré sciemment». Ce message, empruntant aux codes de la théorie du complot était délivré alors que des figures officielles de la gauche, à l’instar d’Omar Balafrej, a dénoncé « une sortie irresponsable, non fiable», exigeant au gouvernement d’interdire «les allégations trompeuses» dans la sphère publique, «comme celles qui ont trait à l’origine ou aux caractéristiques de l’épidémie».
Alors que la FGD, alliance de trois partis de gauche dite radicale : le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national ittihad est tombée ces dernières années en état de mort quasi-clinique, cette polémique, qui se déclenche à l’approche de la fin du quinquennat El Othmani, aura des effets dévastateurs sur le plan interne comme d’un point de vue électoral. Vertement critiquée après sa déclaration, «une invention grossière», Nabila Mounib n’a pas tardé à riposter. Omar Balafrej a annulé sa participation à une conférence-débat, qui devait se dérouler samedi 7 mars, à Rabat où il devait s’exprimer. Les tensions entre les deux figures de gauche ont conduit à la suspension de cet événement, organisé dans le cadre d’un cycle de thématiques animées par plusieurs intervenants.
L’épidémie de fièvre pneumologique Covid-19 est dévastatrice. Le bilan continue de s’alourdir, avec quelque 4.000 morts dans le monde a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mardi 10 mars. Ces derniers jours, plusieurs publications diffusées sur différents réseaux sociaux ont fait état de nouveaux malades dans des villes marocaines. Des informations erronées, incessamment démenties par les autorités sanitaires ou les structures hospitalières locales. C’est le cas de la délégation de la Santé à Kénitra qui, dans un communiqué publié le 9 mars, a indiqué «qu’aucun patient suspecté d’être contaminé par le coronavirus n’a été pris en charge par les services hospitaliers de la ville».






