Plusieurs entreprises de production sont sur le point de s’acculer à la faillite. Le secteur cinématographique est confronté à une crise sans précédant: des artistes non payés, des programmations repoussées, des festivals annulés…
Le secteur cinématographique, avec ses différentes composantes, qu’il s’agisse des festivals de cinéma ou des productions cinématographiques, souffre depuis longtemps du retard important dans le décaissement du fond d’aide régi par la commission du fonds d’aide à la production cinématographique du Centre cinématographique marocain (CCM).
De ce fait, un certain nombre de boîtes de production est sur le point de s’acculer à la faillite. Ces entreprises se sont vues confrontées à des réalisateurs, des techniciens et des acteurs qui ont travaillé pour leurs comptes et qui n’ont pas été payés en raison du non décaissement, depuis longtemps, du fond d’aide par le CCM.
En outre, plusieurs associations qui ont l’habitude d’organiser des manifestations cinématographiques ont été contraintes à annuler leurs festivals ou à les repousser à des dates ultérieures, jusqu’à ce que l’aide leur soit décerné.
Cela dit, le CCM tient pour responsable le ministère de Mohamed Boussaid pour avoir entravé la production cinématographique et pousser les entreprises à la faillite, affirment des sources bien informées. En effet, bien que le CCM ait contacté plusieurs fois le ministère de l’Economie et des finances, ce dernier traitait les demandes des professionnels du secteur cinématographique marocain avec négligence et retard, ajoute la même source en précisant que cette situation atteint négativement le bon déroulement des productions cinématographiques et documentaires et affecte le statut social des artistes et des techniciens qui n’ont pas touché leur salaire, ainsi que l’organisation de festivals et des manifestations culturelles au royaume.
Dans le même sens, une source du centre cinématographique marocain qui s’est confiée à des médias, a incité les chambres professionnelles à publier des communiqués, voire à manifester devant le siège du ministère de Boussaid, pour condamner l’attitude négative dangereuse de ce dernier.
Contactés à cet égard, quelques professionnels ont souligné que cette dernière position du CCM vise à créer un écran de fumée pour dissimuler le fait que le directeur du centre, Sarim Fassi-Fihri, qui ne se rendait plus à son bureau, n’est plus capable de résoudre les problèmes du secteur. Certains professionnels ont alors évoqué le boycott du CCM et le lancement de la campgane « khlih yssafer » (laisse-le voyager) ou « Khlih yakel » (laisse-le profiter).