En pleine bataille contre la pandémie de COVID-19, les Soudanais font face à une pénurie de médicaments dans un pays dont l’économie est à bout de souffle.
Le Soudan est étranglé par une grande pénurie de médicaments, dont les plus basiques, comme la ventoline. Plusieurs pharmaciens pensent même à abandonner leurs commerces à cause de la pénurie qui s’exacerbe. Le pays manque de tous les essentiels et chaque jour, de nouveaux types de médicaments sont épuisés.
La crise économique héritée de trois décennies de régime autoritaire sous Omar el-Béchir —destitué en avril 2019 sous la pression de la rue— a provoqué une chute des importations de médicaments, amplifiée par la crise sanitaire.
Pour dépasser cette pénurie, le Soudan a besoin d’importer l’équivalent de 48 millions d’euros de médicaments chaque mois. Il n’en a cependant importé que 8 millions d’euros depuis le début de l’année.
Selon un rapport publié en mars par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), «le Soudan avait importé 325 millions d’euros (497 millions $) de médicaments en 2019», soit 122 millions $ de moins qu’en 2017, après une légère amélioration en 2018.
Après une récession en 2019 (-2,5%), le Soudan devrait enregistrer une nouvelle contraction de son économie (-8%) en 2020, selon le Fonds monétaire international. Le pays doit aussi composer avec une hausse des prix galopante, une énorme dette publique et de faibles réserves de devises étrangères. Ce dernier élément joue un rôle majeur dans la pénurie.
Khartoum est par ailleurs toujours sur la liste noire américaine des États soutenant le terrorisme, ce qui bloque les investissements étrangers, les aides internationales et complique les importations.