C’est la première fois que cette coalition lancée en 2014 tenait son assemblée sur le sol africain, alors que l’EI, quoique affaibli, cherche à s’étendre au Sahel et dans le golfe de Guinée. L’Algérie, alors qu’elle est soucieuse des risques d’instabilité à ses frontières, a été irritée du succès de cette réunion qui a dénoncé les liaisons entre le terrorisme et le séparatisme.
La Coalition internationale anti-Etat islamique (EI), réunie le 11 mai au Maroc, s’est engagée à poursuivre la lutte contre la menace croissante de l’organisation djihadiste en Afrique et sa résurgence au Moyen-Orient et dans le reste du monde, a connu un très grand succès en l’absence d’une Algérie de plus en plus marginalisée sur la scène internationale. La réunion ministérielle de cette coalition a mobilisé sous haute sécurité à Marrakech les chefs de la diplomatie d’une quarantaine d’États et ses travaux ont été salués et avec enthousiasme.
Co-hôte de cette réunion, la numéro 3 de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a salué la place prépondérante qu’occupe le Maroc dans la lutte antiterroriste. «Cette réunion a également connu un plébiscite sans précèdent en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara et la proposition d’autonomie formulée par Rabat», a écrit l’auteur Mohamed Mamouni Alaoui. «Les ambassadeurs de ces pays seront-ils rappelés comme cela a été le cas avec l’ambassadeur espagnol ?» s’interroge l’auteur.
La décision de l’Espagne de soutenir pour la première fois publiquement, le 18 mars, le plan d’autonomie marocain, qualifié de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution» du «différend» au Sahara, a provoqué la colère d’Alger, soutien des milices du Front Polisario. Dépité contre ce qu’elle a qualifié comme un «revirement» de Madrid, l’Algérie a rappelé, dès le lendemain, son ambassadeur en Espagne.
Autre saut d’humeur qui a provoqué la colère des Occidentaux, la décision de l’Algérie d’interdire en septembre 2021 le survol de son territoire aux avions militaires français en partance pour la bande sahélo-saharienne. Cette annonce est intervenue dans une phase logistique délicate pour les armées européennes au Mali, qui ont entamé une réorganisation de leur dispositif en particulier dans le nord du Mali, frontalier de l’Algérie.
C’est la première fois que cette coalition, lancée en 2014 et qui rassemble 84 Etats et organisations internationales (dont l’OTAN et Interpol), tenait cette assemblée sur le sol africain, en l’occurrence le Maroc.
Au Mali, pays gangrené par le terrorisme, l’Algérie garde des liens mystérieux avec les groupes du nord du Mali, dont beaucoup de membres ont la nationalité algérienne, principalement dans la région de Kidal. Et pourtant, le régime, soucieux de la gravité de la situation, ne participe pas à y empêcher une propagation des violences.