Le déploiement de vaccins dans le monde contre la pandémie est peut-être le prélude d’une reprise après le ralentissement économique de 2020, les analystes du marché étant convaincus que la reprise économique de l’Afrique sera meilleure que prévu, notamment pour le Kenya qui devrait enregistrer la meilleure croissance économique en Afrique subsaharienne.
La Banque mondiale estime ainsi que l’économie kényane pourrait croître de 6,9% en 2021, inversant la contraction de 1% enregistrée en 2020.
Selon la Banque mondiale, cela dépassera facilement les prévisions de croissance des concurrents régionaux du Kenya, estimées à 5,7%, 5,5% et 2,8%, respectivement pour le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda. La performance du Kenya devrait également dépasser les prévisions de croissance économique du Nigeria et de l’Afrique du Sud, fixées à 1,1% et 3,3%.
Le FMI, cependant, fixe les prévisions de croissance économique du Kenya à 5%, adoptant une vision prudente des gains économiques attendus pour 2021. La solide performance économique, en plus d’être soutenue par la positivité à la fin de la pandémie, est soutenue par une augmentation des dépenses du secteur privé et des politiques gouvernementales favorables visant à stimuler la croissance économique.
L’allégement de la dette a également joué un rôle clé sur la pression exercée sur le Trésor. Le Kenya a obtenu des reports de paiement de sa dette jusqu’en juin 2021 pour un total de 60 milliards de dollars, de la part de ses créanciers du Club de Paris ainsi que de ses créanciers chinois. L’assouplissement des obligations au titre du service de la dette au cours de cette période, qui se traduit par des capitaux libérés, peut être utilisé pour soutenir davantage la reprise économique du pays en injectant des capitaux indispensables en circulation.
L’appétit du Kenya pour la dette peut, cependant, être source de préoccupation, comme l’ont noté un certain nombre d’analystes. En effet, compte tenu des stratégies de développement agressives du pays et des obligations monétaires accrues, le Kenya est susceptible de rechercher un financement supplémentaire par emprunt dans l’année. Selon le FMI, cela augmente le risque que le Kenya ne soit pas en mesure de maintenir ses obligations au titre du service de la dette, qui représentent actuellement 30 à 35% des recettes du gouvernement.
Cependant, le Trésor national adopte un ton plus positif, notant que l’augmentation des dépenses du Kenya dans les projets d’infrastructures sera payante à long terme grâce à la stimulation de l’activité économique. L’accent mis sur les grandes artères de transport vise à accroître l’accès au marché de l’arrière-pays, ce qui devrait se traduire par une croissance accrue du secteur privé et la création d’emplois.
Il est à noter qu’en dépit des critiques, le Kenya n’a pas manqué d’honorer ses obligations de dette dans le passé, contrairement à certains pays d’Afrique subsaharienne. Dans l’ensemble, et compte tenu des impacts économiques de la pandémie, les perspectives économiques du Kenya pour 2021 restent brillantes, estiment les analystes financiers.






