Le dramaturge et écrivain algérien Aziz Chouaki est décédé mardi à l’âge de 67 ans, d’une crise cardiaque, laissant derrière lui une œuvre considérable comprenant des nouvelles, des romans ainsi que de nombreuses pièces de théâtre.
C’est en faisant son service militaire, que Chouaki, né en 1951 à Tizi Rached en Algérie, découvre la littérature française classique.
Aziz Chouaki était d’abord musicien. Un artiste qui, ensuite, a fait vibrer les mots. Sur le sol de son Algérie natale, il commence par écrire des poèmes, des nouvelles et un premier roman intitulé Baya.
Des débuts prometteurs, un peu sur les traces de son grand-père, premier instituteur musulman sorti de l’École normale sous la colonisation et cité par Albert Camus dans un de ses livres. Mais en 1991, le pays se fracture, Aziz Chouaki est sur la liste des intellectuels indésirables. Pris en chasse par le Front islamique, il s’exile en France.
En effet, l’artiste n’a cessé de puiser l’inspiration dans son pays d’origine avec, en toile de fond, la dénonciation du fondamentalisme islamiste et la migration clandestine.
Avec l’exil, si la France est son pays d’accueil, l’écriture sera son nouveau territoire. En arrivant à Paris, Aziz Chouaki fait une rencontre déterminante, celle du metteur en scène Jean-Pierre Vincent qui lui dira en substance : « Vous écrivez du théâtre et vous ne le savez pas ».
En 1997, Chouaki écrit Les Oranges, qui devient un texte majeur du théâtre francophone. L’ouvrage retrace l’histoire de l’Algérie depuis 1830 jusqu’à la fin des années 1990. Que ce soit avec son roman L’étoile d’Alger ou avec Les oranges, publié en 1997 et très vite adapté sur scène, Aziz Chouaki se sert de l’oralité théâtrale rendant les moindres mots percutants et associe ses textes au hip-hop ou au rock, en les teintant de Chaabi et de Jazz parfois, le musicien en lui emboîtant le pas au dramaturge.
Parmi ses œuvres les plus connues, le poème Argo paru en 1982, le roman Baya en 1989 et la célèbre pièce de théâtre Les Oranges en 1997. En 2015, sa pièce Esperanza, sur la migration clandestine, est interprétée au Festival d’Avignon et diffusée sur RFI. Toutes confirment son style particulier qui fait claquer les mots et les rythme au gré des espaces temps qu’il raconte.






