Après le discours du trône, axé principalement sur l‘aspect social, et celui du 20 août, traitant des élections locales et régionales, en plus de questions touchant aux domaines politique et sécuritaire, le roi Mohammed VI a consacré, ce vendredi, son discours, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 5ème année législative de la 9ème législature, aux questions institutionnelles.
C’est dans cet esprit que le souverain a tout d’abord abordé l’après scrutin communal et régional, à la lumière de la constitution de 2011, et la mise sur pied de la Chambre des conseillers dans sa nouvelle configuration.
A cette occasion, et partant de sa mission constitutionnelle en tant que garant de la Constitution, le souverain a tenu a souligner l’importance particulière que revêt la présente année législative, d’autant plus qu’il s’agit de la dernière année de la législature actuelle, d’où la nécessité de parachever la mise en place des institutions constitutionnelles.
Le souverain n’a pas hésité ainsi à rappeler aux élus que le processus n’a pas encore atteint son terme car, dans ce long processus, il reste encore à mettre en place les institutions et à leur conférer la légalité requise, condition sine quoi non pour son parachèvement.
Conscient du rôle que doivent jouer les élus mandatés par leurs concitoyens électeurs, le roi Mohammed VI n’hésite pas, là encore, à leur rappeler la responsabilité nationale qui leur incombe en exigeant de chacun d’eux de se hisser à la hauteur de ce moment historique dans la vie de notre pays.
-Réédition des comptes
Pour ceux qui pensent que la vie politique doit se reposer sur eux, le souverain leur rappelle également que seules les institutions sont pérennes, une pérennité qu’on ne saurait accepter de laisser au gré d’humeurs et de caprices personnels, comme ils doivent d’ailleurs se rendre compte que les Marocains sont devenus plus matures dans leur attitude à l’égard des élections, et plus exigeants en réclamant des comptes à leurs élus sur le bilan de leur action.
-Refus des lamentations à posteriori et des accusations
Le message du roi Mohammed VI est on ne peut plus clair, et à tous ceux qui n’ont pu bénéficier de la confiance des électeurs, le souverain leur fait savoir qu’il refuse les lamentations à posteriori, comme il rejette les accusations infondées portées contre les autorités chargées de l’organisation des élections, car c’est plus facile de rejeter la responsabilité de son échec sur l’autre.
Mieux encore, les garanties qui ont été fournies tout au long de ce processus électoral n’ont rien à envier à celles dans les plus grandes démocraties dans le monde. Et puis, comme l’a encore souligné le souverain, tous ceux qui s’estiment lésés, la justice est là pour les servir.
-Participation massive des marocains du sud, une preuve tangible de leur attachement à la mère patrie
Il va sans dire, que la participation massive et très distinguée des populations des provinces du Sud aux différents scrutins, ne pouvait échapper au souverain qui veille, comme le lui confère la constitution, sur tous les citoyens où qu’ils se trouvent, d’où ce motif de satisfaction, voire de fierté que le roi n’a pas hésité un seul instant à exprimer, tout comme l’ensemble du peuple marocain. Une participation qui constitue la preuve des plus tangibles de leur appartenance et leur attachement à l’intégrité territoriale que nos concitoyens du sud ont administrée à ceux qui prêchent encore dans le désert.
–Le parlement, un espace de débat et de consensus
Nul besoin, par ailleurs, de réitérer aux élus, comme l’a fait le souverain, que le parlement se doit d’ être un espace de débat constructif, d’expertise, de pondération, loin de toute considération politique, car l’image qui reste dans l’esprit de nombreux citoyens, est celle d’antagonismes et de surenchères entre la majorité et l’opposition, parfois à l’intérieur du parlement, et dans certains rassemblements partisans et même dans les médias.
– La patrie doit rester au-dessus de tous
Par ailleurs, un des axes sur lequel le souverain a beaucoup insisté, est la nécessité de soumettre les projets de lois organiques à l’approbation du parlement, notamment ceux relatifs à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue Amazighe, du Conseil National des Langues et de la Culture Marocaine, de l’exercice du droit de grève et du Conseil de Régence. Autant de questions nationales majeures qui exigent des représentants de la nation, majorité et opposition, gouvernement et parlement, de faire prévaloir l’esprit de consensus constructif loin de des surenchères politiques, car il y va de l’intérêt de tout un pays.
Est-il besoin enfin de rappeler, comme l’a fait le souverain, que la patrie doit rester au-dessus de tous ?