Le cannabis en vente libre au Maroc ? l’idée était inconcevable. Pourtant, le gouvernement, soucieux de distinguer son usage médical de son usage récréatif, compte aborder le sujet de sa réglementation ce 25 février. Débat animé en vue.
Le gouvernement marocain prépare un projet de loi, qui sera présenté ce jeudi lors de sa réunion hebdomadaire, pour légaliser certaines utilisations du cannabis, une loi sans précédent dans un pays qui se trouve être l’un des principaux producteurs mondiaux de cette plante.
Selon des sources ministérielles, le texte sera débattu au Conseil du gouvernement ce jeudi 25 février, et pour le moment il est prématuré de se prononcer sur le contenu, car le «caractère sensible» de la question laisse penser que le projet pourrait faire objet de profondes discussions avant son passage au Parlement.
Cependant, plusieurs sources ont précisé quelques grandes lignes du projet, comme le fait que «l’usage récréatif» de la plante est totalement exclu et que les usages légaux seront limités à des usages strictement médicaux.
Une agence créée «ad hoc» sera chargée de mettre en œuvre une légalisation encadrée du cannabis et gérera de manière sécuritaire et sanitaire le marché du cannabis, depuis la production jusqu’à la consommation. Le cannabis deviendrait ainsi un «produit dont la commercialisation serait sous le contrôle d’une autorité de tutelle».
Mais, face aux divergences politiques et malgré les questions de santé publique qui lui sont inhérentes, il semble que le sujet affrontera de profondes divisions. L’existence d’un régulateur compétent apparaît une solution pour bien encadrer le marché et ses dérives potentielles dans la mesure où le cannabis récréatif représente des enjeux économiques et financiers considérables.
Le régulateur aurait ainsi un rôle central à remplir en amont comme en aval de la filière sur les questions de tarification (niveau des prix), sur les quantités cultivées, les usages autorisés, etc. Il pourrait aussi gérer une partie des ressources fiscales afin de promouvoir les politiques de prévention, d’économiser sur les dépenses de répression et soutenir la transformation des zones de trafic en zone de droit.