Les analystes n’ont rien vu venir: au terme d’un scrutin plus passionnant que jamais, le RNI a remporté les élections générales marocaines. Ses opposants ou alliés d’hier, largement battus, comptent démissionner les uns après les autres.
Lahcen Daoudi a annoncé, jeudi 9 septembre, son intention de démissionner du PJD après la déroute de celui-ci, décrivant les résultats comme dévastateurs.
Le Parti de la justice et du développement (PJD) s’est effondré, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 13, selon notre dernier décompte. Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), et le Parti de l’Istiqlal, avec respectivement 102, 87 et 81 (sur 395 députés).
Après la lourde défaite des islamistes, certains au sein du parti poussaient déjà vers la sortie leur chef de file. El Otmani, 65 ans, a senti le vent du boulet alors que son parti devrait se contenter de quelque 13 sièges, loin derrière ses adversaires directs.
Le choc est d’autant plus énorme que les observateurs avaient prédit jusqu’au bout des résultats très serrés et que jusque tard mercredi, les islamistes ont cru à leur chance de pouvoir rester aux commandes du gouvernement après dix ans de gouvernement conservateur.
Après tout, El Otmani, réputé pour sa consensualisme et violemment décrié, avait réussi à éviter l’implosion de son parti. La déception n’en a été que plus forte, provoquant immédiatement des appels à la démission non déguisées. L’ancien chef du gouvernement a ainsi estimé, jeudi, que le moment est venu (pour El Otmani) de passer le relais..
Plusieurs membres du PJD ont aussi jugé que El Otmani devait réfléchir à son avenir, estimant qu’il doit y avoir un débat en interne sur l’éventualité qu’il reste jusqu’à le prochain congrès.
Les résultats définitifs des élections générales devraient être connus jeudi. Le taux de participation a atteint 50,35 % au niveau national, selon le ministre de l’Intérieur. Il avait plafonné à 43 % lors des précédentes législatives en 2016 et à 53% lors des dernières élections locales en 2015. Mais c’est la première fois que les quelque 18 millions d’électeurs choisissent leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux.






