La campagne électorale lancée ce jeudi 26 août, Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement populaire, évoque le programme électoral adapté au Nouveau modèle développement, aux répercussions de la pandémie et commente le déroulement de la course aux législatives.
Quelles sont les spécificités du programme du Mouvement populaire pour les législatives du 8 septembre ?
Le programme du MP est basé sur des constantes que sont les valeurs et priorités défendues depuis toujours avec les adaptations rendues nécessaires par les changements que connaît le monde.
Si on devait résumer et simplifier, je dirais que l’objectif visé est un développement intégrateur et une justice sociale et territoriale. En partant du constat qui met en évidence les disparités criantes entre régions et à l’intérieur des régions et en tirant les leçons de la crise sanitaire que vit le monde, nous avons imprimé quelques grandes orientations à notre programme.
Ainsi, l’accent est mis sur la nécessité d’un plan ambitieux de développement rural avec la mise en place d’outils d’accompagnement, telle qu’une autorité de suivi et de coordination, un observatoire …
Nous abordons également la problématique de l’habitat et de l’aménagement du territoire d’une façon générale mais aussi en liaison avec les besoins du monde rural et la protection du foncier agricole.
Bien sûr, la gestion de la pandémie a montré qu’il faut revoir les priorités et focaliser sur l’enseignement, la santé et le domaine social. La question de l’officialisation effective de la langue amazigh est aussi abordée, de même que la place de la culture et du capital immatériel comme atouts de développement. De même, la consolidation des droits humains, notamment la plénitude des droits des femmes, des personnes en situation de handicap et le traitement judicieux de la question des Marocains résidants à l’étranger font partie du programme.
Sur le plan social, nous nous inscrivons dans les initiatives prises par SM Le Roi concernant la généralisation de la protection sociale et la garantie d’un revenu minimal à l’ensemble des Marocains. Nous agirons en vue de l’application rapide de ces mesures.
Comment s’est préparé le MP pour la campagne électorale qui débute aujourd’hui ? Quels sont ses atouts sur le terrain ? Quelles sont ses appréhensions ou ses attentes relatives à l’organisation de la campagne électorale ?
La campagne électorale de cette année sort de l’ordinaire à cause des mesures de restriction induits par la crise COVID19 mais aussi parce que toutes les consultations ont lieu le même jour. Cela s’est répercuté sur l’action de notre parti dont la campagne est essentiellement axée sur le contact direct avec l’électeur. Malgré cela, nous avons milité pour le maintien des élections à leur date, à la fois pour respecter la Constitution, mais aussi pour relever un nouveau défi. N’eut été l’ampleur du « nomadisme » des parlementaires qui a atteint des proportions inédites le déroulement des élections aurait été normal.
Quelle représentativité espère le MP ?
Patience, dans treize jours on quittera le domaine des spéculations pour celui des certitudes.
Le MP a t-il entamé des discussions avec des partis pour une alliance gouvernementale potentielle ?
Non, le sujet des alliances n’est pas encore abordé, car, malheureusement, notre système électoral rend difficile les alliances pré-électorales. Il faut donc attendre les résultats.
Y a t-il des cas de figures où le MP envisagerait d’être dans l’opposition ?
Le MP qui approche ses 65 ans a déjà été plus d’une fois dans l’opposition. Et puis, un parti politique se doit d’envisager toutes les options. Si demain, le programme du gouvernement ne fait pas une part aux valeurs et priorités que nous défendons, je ne vois pas ce que nous ferions au gouvernement.