Aujourd’hui, l’Afrique est confrontée à un défi de taille en ce qui concerne l’électrification du continent. En effet, le Berceau de l’humanité verra sa population doubler en 30 ans pour atteindre 2,5 milliards d’habitants en 2050. Toutefois, le rythme actuel de mise en service de nouvelles capacités de production d’électricité en Afrique est inférieur à la croissance démographique. Il n’empêche, plusieurs projets tablant sur l’énergie solaire sont mis au point annuellement. Ainsi, l’énergie solaire pourrait devenir, dans un futur proche, une solution prometteuse pour faire face aux besoins d’électricité en Afrique.
Sur une population totale d’un peu plus de 1,2 milliard d’habitants, 645 millions, soit plus de la moitié, n’ont aujourd’hui toujours pas accès à l’électricité. Afin de remédier à ce manque, il faut se tourner massivement vers les énergies renouvelables, en particulier le solaire, étant donné que les coûts d’exploitation ont sensiblement baissé ces dernières années.
L’Afrique a tout intérêt à investir dans l’énergie solaire pour réduire sa dépendance énergétique ainsi que pour respecter les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, sans être enfermée dans les schémas industriels qui freinent aujourd’hui cette transition dans les pays industrialisés. D’ailleurs, le continent africain possède un potentiel solaire exceptionnel étant donné que le temps d’ensoleillement compte parmi les plus élevés de la planète, avec environ 3.000 heures par an ce qui fait que l’Afrique détient au total près de 40% du potentiel solaire mondial. Selon la note « Énergie solaire en Afrique : un avenir rayonnant ? » de l’Institut Montaigne [groupe de réflexion français], qui date de février 2019, L’énergie solaire photovoltaïque représente, ainsi, une solution prometteuse pour l’Afrique car elle permet un déploiement rapide, à très grande échelle, d’une énergie décarbonée et économiquement accessible. Les atouts du photovoltaïque sont connus.
Plusieurs pays africains ont compris l’intérêt d’opter pour une transition énergétique qui mise sur l’énergie solaire comme le Maroc, l’Égypte, le Mali, le Niger, le Tchad, la Namibie, ou encore l’Afrique du Sud. C’est dans ces pays que l’on retrouve les plus grandes infrastructures nouvellement inaugurées, comme le parc solaire Noor, au Maroc, dont la puissance actuelle, à savoir 160 MW, va être portée à 580 MW. On peut également évoquer Senergy 2, au Sénégal, dont les 20 MW permettent d’alimenter plus de 200.000 foyers. En Afrique du Sud, la société Engie vient par ailleurs d’inaugurer l’exploitation commerciale de la ferme solaire à concentration de Kathu qui fournit de l’électricité à 180.000 habitants.
Même son de cloche pour l’Éthiopie qui a lancé un appel d’offres d’un montant de 800 millions de dollars pour six grands projets de centrales solaires. Et en Côte d’Ivoire, c’est le projet de la première centrale solaire flottante d’Afrique qui a vu le jour. Et au-delà de ces grands projets, l’Afrique investit aujourd’hui massivement dans les kits solaires off-grid, des kits qui permettent d’amener facilement l’électricité là où elle n’est pas disponible, tout en misant sur une énergie verte.
Malgré ces efforts, l’institut Montaigne signale que « même si l’énergie solaire est aujourd’hui en croissance exponentielle partout dans le monde, l’Afrique reste la grande absente de cette vague de déploiement« . Cet institut précise qu’un tel paradoxe s’explique par le fait que les outils de financement existants ne sont pas adaptés au caractère très capitalistique et à la petite taille des centrales solaires. Par conséquent, afin d’encourager les investissements en matière des centrales solaires, il serait judicieux de réduire le coût du financement de ces projets jugés « très capitalistiques et de petite taille« . À cette fin, le think tank français recommande de standardiser la structure contractuelle des projets afin de faciliter leur agrégation et la titrisation des créances qu’ils génèrent, et donc leur financement.
A noter que pour l’ensemble du continent africain, les installations solaires ne représentaient, en 2017, qu’une capacité de production de 4,15 GW, une production jugée minime et insuffisante par rapport aux capacités solaires du continent. Une situation qui est en train de changer grâce aux multiples projets lancés par les pays africains, des initiatives qu’il faut surtout encourager pour que l’Afrique puisse remédier aux problèmes liés à son électrification étant donné que le continent africain possède un potentiel solaire exceptionnel.