Selon un récent rapport, l’administration Trump conditionne désormais son soutien au plan d’annexion à un large accord sur la question entre les principaux partis israéliens
Des sources israéliennes ont déclaré, le 13 juillet, que la Maison Blanche avait émis des conditions pour soutenir le plan d’annexion du Premier ministre Benjamin Netanyahu. L’administration Trump a déjà indiqué qu’elle aimerait le soutien de l’alliance Bleu et blanc, la coalition électorale dirigée Benny Gantz, au projet – une demande qui semble maintenant se traduire en une condition claire. Selon certaines sources, la Maison Blanche souhaite que le plan soit introduit dans le cadre d’un accord entre les deux partis au pouvoir, le Likud et l’alliance Bleu et blanc, garantissant la stabilité politique d’Israël.
Le rapport indique également que la Maison Blanche souhaite que le plan inclue des avantages significatifs pour les Palestiniens, y compris des permis pour la construction de milliers de logements à travers la Cisjordanie.
Netanyahu s’était engagé lors de sa dernière campagne électorale à soumettre son plan d’annexion au vote cet été. En effet, l’accord d’unité conclu en avril entre le Likoud et son allié a permis au Premier ministre de présenter le plan dès le 1er juillet. Dans les jours qui ont précédé le 1er juillet, Netanyahu a proposé aux dirigeants bleu et blanc plusieurs scénarios d’annexion limitée ou par étapes, mais il n’a pas vraiment réussi à embarquer Bleu et Blanc, comme l’espérait l’administration Trump. Face à une flambée de cas de coronavirus en Israël, à des troubles grandissants face au terrible détroit économique et aux difficultés politiques, Netanyahu a été contraint de se retirer de son intention de faire avancer l’annexion à cette date.
Certaines sources du Likoud insistent sur le fait que Netanyahu prévoit de faire avancer l’annexion dans les semaines à venir, malgré toutes ces difficultés.
Dans l’intervalle, la communauté internationale continue de doubler ses efforts contre ce plan. Le 2 juillet, le Vatican a convoqué les ambassadeurs d’Israël et des États-Unis pour des réunions de protestation contre le plan. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est entretenu par téléphone le 7 juillet avec Netanyahu, exprimant sa préoccupation au sujet du plan d’annexion et l’exhortant à reprendre les pourparlers avec les Palestiniens. Peu de temps après, les ministres des affaires étrangères de l’Égypte, de la France, de l’Allemagne et de la Jordanie ont publié une annonce conjointe, exhortant également Israël à abandonner son plan de colonisation-annexion. Et le 11 juillet, c’était au tour du président français Emmanuel Macron. Macron a appelé Netanyahu, l’avertissant que l’annexion de terres en Cisjordanie « contreviendrait au droit international ».
De récents rapports indiquent que la Russie adopte également un ton plus vigoureux sur l’annexion. Moscou aurait eu des entretiens avec les dirigeants palestiniens sur le sujet. Parallèlement, des responsables russes ont discuté de la question la semaine dernière avec l’ambassadeur d’Israël en Russie, Gary Koren.
De toute évidence, la communauté internationale craint que si et quand la crise du coronavirus en Israël commencera à s’estomper, Netanyahu affichjera sa proposition comme moyen de regagner le soutien du public.