Les dirigeants européens ont affiché jeudi leurs divergences dès leur arrivée pour un sommet spécial consacré au budget de l’Union européenne (UE) des sept prochaines années, faisant peser une lourde incertitude quant à la possibilité de parvenir à un accord au cours de cette réunion extraordinaire.
Dès son arrivée au sommet, le président français Emmanuel Macron a assuré qu’ « il y a un chemin pour trouver un accord durant ce sommet si tout le monde montre une volonté de compromis et d’ambition. Ce chemin peut prendre quelques heures, quelques nuits, quelques jours. J’y suis prêt ».
« Il est certain que des divergences majeures vont devoir être surmontées. Nous ne sommes pas satisfaits de la situation actuelle. Parce que l’équilibre entre les contributeurs nets (qui payent plus qu’ils ne reçoivent) n’a pas encore été correctement négocié », a pour sa part expliqué la chancelière allemande Angela Merkel.
« Les positions des Etats membres sont toujours très éloignées les unes des autres. Nous verrons si nous finissons cette semaine ou s’il faudra continuer plus tard », a prudemment commenté la Première ministre finlandaise Sanna Marin.
Le Brexit a compliqué la donne. Pour cause de divorce, le budget 2021-2027 devra se passer de la contribution de Londres, estimée à entre 60 et 75 milliards d’euros sur sept ans, qui en était le deuxième contributeur derrière l’Allemagne.
Les 27 chefs d’Etat ou de gouvernement s’attendent à de longues discussions. Il y a 7 ans, il avait fallu deux sommets pour arriver à une conclusion sur le budget pluriannuel.
Les 27 cherchent un compromis sur le niveau global du budget, un peu plus de 1.000 milliards d’euros, et sur sa répartition entre les différentes politiques de l’UE : agriculture, aides aux régions les plus défavorisées, lutte contre le changement climatique, numérique, etc. « Il serait inacceptable d’avoir une Europe qui compense le départ des Britanniques en réduisant ses moyens », a déclaré Emmanuel Macron, qui appelle à « un accord ambitieux ».