Les entreprises inscrites à la Bourse de Casablanca devraient connaître, selon BMCE Capital Global Research – centre d’études relevant de Bank of Africa, troisième établissement bancaire du Royaume –, une progression remarquable de leurs profits, estimée à 30,8 % d’ici la fin de l’année, pour un total avoisinant 41,2 milliards de dirhams (près de 4,5 milliards de dollars).
Le marché casablancais, où sont cotées 78 sociétés, s’est distingué par une hausse d’environ 25 % de son indice principal depuis janvier, portée par la vigueur combinée des télécommunications, des banques et du secteur du bâtiment.
Les télécommunications, la banque et la construction en tête du redressement
Le rapport de BMCE Capital Global Research indique que «trois piliers soutiendront la montée des bénéfices : les télécommunications, la banque et la construction.» L’étude précise qu’«Itissalat Al-Maghrib, deuxième capitalisation du marché, a bénéficié d’un accord transactionnel la dispensant d’une amende supérieure à six milliards de dirhams.»
Le secteur bancaire, ajoute la même source, «profite de l’essor du produit net bancaire dans un climat marqué par l’assouplissement des taux et la reprise des placements.» Le bâtiment, quant à lui, «tire profit de grands travaux d’infrastructure entrepris en vue de la Coupe du monde de football 2030.»
Un ralentissement attendu après un premier semestre exceptionnel
Les analystes prévoient toutefois une évolution plus modérée en 2026 : «La croissance des bénéfices des sociétés cotées devrait s’établir à 7,7 % l’an prochain, pour atteindre 44,4 milliards de dirhams.»
Durant le premier semestre 2025, «les profits cumulés ont progressé de 52,6 % sur un an, pour atteindre 26,5 milliards de dirhams,» grâce à «des conditions économiques particulièrement favorables.» Le produit intérieur brut a, en effet, crû de «4,8 % au premier trimestre et de 5,5 % au second, porté par le redressement agricole après plusieurs années de sécheresse et la vitalité persistante des activités industrielles et de services.»
Une accalmie boursière et des perspectives d’investissement soutenues
La Haut-Commissariat au plan (HCP) a observé dans son dernier rapport «une phase de repli en septembre, le MASI étant passé de 21 000 à environ 18 500 points, sous l’effet de ventes destinées à la prise de bénéfices, phénomène récurrent à cette période de l’année.»
Le centre BMCE Capital Global Research anticipe également que «les dividendes distribués par les sociétés cotées progresseront de 23,7 % pour atteindre 25,4 milliards de dirhams,» précisant que «la capitalisation de la Bourse a franchi durant l’été le seuil symbolique du billion de dirhams.»
Selon le HCP «la tendance ascendante observée depuis le début de l’année traduit la confiance des investisseurs, nourrie par la détente monétaire et l’atténuation des tensions sur les prix, ce qui a favorisé les secteurs bancaire, touristique et sanitaire.»
Rabat mènera, d’ici la fin de la décennie, «des projets d’envergure évalués à près de 170 milliards de dollars : construction de stades, extension des voies ferrées, aménagement autoroutier, agrandissement des aéroports et édification d’unités de dessalement pour pallier la rareté des ressources hydriques.»
Ces perspectives traduisent, selon les observateurs, un élan de confiance et de continuité économique où la Bourse de Casablanca affirme progressivement son rang parmi les marchés les plus structurés du continent africain.






