Alors que Berlin voulait déployer des soldats en Afghanistan pour évacuer les derniers Allemands ainsi que des Afghans menacés dans le pays reconquis par les talibans après le départ des troupes de l’Otan, la polémique sur le chaos qui entoure le rôle des renseignements allemands dans ces opérations interpelle.
En Allemagne , la polémique monte au sujet de l’une des rares opérations extérieures du pays. Alors que les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense se rejettent la faute, les services secrets sont aussi dans la ligne de mire.
L’antenne afghane des services de renseignement allemands, le BND, était la mieux équipée du pays. Pressé de s’expliquer par les parlementaires, le président du BND, Bruno Kahl, a annoncé avoir lancé un audit interne qui devrait aboutir dès la semaine prochaine.
En attendant, les premières analyses montrent que les agents du BND se sont longuement intéressés aux questions matérielles, notamment au nombre d’armes à disposition, au détriment des accords conclus par les talibans avec les autorités régionales et nationales sur le terrain. Les services se sont «concentrés sur les mauvaises données : l’armement», plutôt que sur «la loyauté politique», constate le spécialiste de la politique étrangère Markus Kaim