Le marché cimentier peine à renouer avec la croissance, dans une conjoncture marquée par la baisse des mises en chantiers, le ralentissement de la demande locale, le retard lié au démarrage du nouveau programme de logements pour la classe moyenne, les difficultés de financement au profit des promoteurs immobiliers surtout…
Selon les prévisions établies par l’Association professionnelle des cimentiers (APC), le secteur clôturera l’année 2015 avec une baisse de 1% des volumes écoulées sur le marché. Ce serait, ainsi, la quatrième année consécutive marquant le repli de la consommation du ciment au Maroc.
Notons qu’à fin septembre, les ventes du ciment ont reculé de 1,37%, malgré l’effet de la période électorale qui a été marquée par la recrudescence de l’habitat informel, surtout dans le Nord. Pour octobre, à l’instar de chaque année, les professionnels s’attendent à des ventes record.
Mais malgré ces performances, les pronostics restent négatifs, vu les contraintes qui vont caractériser la fin de l’année (période de pluie, arrêts de chantiers liés aux intempéries et aux difficultés de transport…).
La reprise attendue dès 2016
Pour 2016 et 2017, les cimentiers s’attendent à une reprise au niveau du marché national. Ce n’est qu’en 2018, que les professionnels tablent sur une croissance à deux chiffres.
Pour l’heure, les cimentiers qui tournent à plein régime, se retrouvent avec une surcapacité de 5 millions de tonnes/an depuis 2012.
Pour écouler ce stock invendu et maintenir l’activité, les producteurs se tournent vers l’export pour chercher des débouchés, à coût marginal, soit vers l’Europe ou vers l’Afrique. Depuis 2012, entre 1 à 1,2 million de tonnes de ciment sont destinés aux marchés extérieurs.
Pour rappel, la consommation de ciment par habitant est passée de 279 kg en 2007 à 500 kg en 2011 pour s’établir à 472 en 2013. C’est le secteur de l’habitat qui consomme 80% du ciment produit tandis que les 20% restant sont utilisés par le secteur des infrastructures.
2 milliards de DH collectés par la taxe sur le ciment
La taxe spéciale ciment prélevée, depuis 2002, à hauteur de 150 DH/tonne, contribue pour 75% au Fond de Solidarité Habitat (FSH) destiné au financement du logement social et géré par le Ministère de l’Habitat et non celui des Finances.
En 2014, 2 milliards de DH ont été collectés à cet effet. Au total, plus de 1,5 million de ménages ont bénéficié de logements avec l’appui du FSH.