La Corée du Nord a généré plus de 2 milliards de dollars en cyberattaques en un peu plus de trois ans. Des fonds utilisés pour alimenter ses programmes balistique et nucléaire.
L’information rapportée par Reuters cite un rapport confidentiel de l’ONU destiné au Comité des sanctions sur la Corée du Nord du Conseil de sécurité. Le document rend compte de 39 cyberattaques perpétrées depuis début 2016 par des cybercriminels pour le compte de Pyongyang. Ces opérations ont ciblé des institutions financières dans 17 pays ainsi que le vol de bitcoins sur des sites d’échange de cryptomonnaies, et aurait rapporté quelques 2 milliards de dollars à la Corée du Nord.
L’ONU cite dans son rapport un grand groupe cybercriminel très actif et sophistiqué, auquel se rapporte la plupart des grandes opérations de cyberattaques. Du nom de Lazarus, le groupe est soupçonné d’être à l’origine du braquage de la banque centrale du Bangladesh qui a subtilisé pas moins de 80 millions de dollars, en 2016. Un braquage très médiatisé qui a fait l’objet d’une enquête internationale.
Depuis l’instauration des sanctions économiques en 2006 pour tenter d’affaiblir les fonds nord-coréens destinés à l’armement et ralentir le programme nucléaire par le Conseil de sécurité de l’ONU, Pyongyang a en effet su contrer ces sanctions et s’adapter grâce à plusieurs activités illégales comme la vente, malgré le ban de la communauté internationale, des armes conventionnelles à des pays “comme le Congo, l’Ouganda, la Syrie, la Tanzanie ou encore le Yémen”, rapporte France 24.
Les diplomates ont aussi longtemps joué un rôle clef en transportant dans leurs valises des faux billets, des cigarettes de contrebande, des médicaments ou encore de la drogue, écrit le média français.
Les activités cybercriminelles nord-coréennes sont coordonnées par le Bureau général de reconnaissance, le principal service de renseignement du Parti des travailleurs de Corée. Le fait que l’argent récolté serve à financer les programmes balistique et nucléaire ne fait guère de doute. “C’est le seul budget sanctuarisé et c’est là que l’argent va en priorité”, affirme Antoine Bondaz, interlocuteur de France 24.