Des sources bien informées ont indiqué à Barlamane.com que des députés de l’opposition ont appelé El Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, à présenter sa démission de l’Exécutif pour ses tentatives d’inciter des députés de la Chambre des conseillers à voter contre l’article 9 du PLF qui ont déstabilisé en quelque sorte la majorité parlementaire.
Le quotidien arabophone Assabah a fait savoir dans son édition du jour que le pamiste Abdellatif Ouahbi a dénoncé le fait que le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, El Mustapha Ramid, ait déclaré devant la presse et dans les coulisses son rejet de l’article 9.
Par ailleurs, Me Ouahbi a noté que même si le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, El Mustapha Ramid, a assisté aux réunions du Conseil de gouvernement et du Conseil des ministres qui ont approuvé cet article, il a essayé de convaincre des parlementaires à voter contre l’article 9 du PLF.
De son côté, Addi Bouarfa, député du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a estimé que le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, El Mustapha Ramid, a commis une bourde politique en incitant des parlementaires à refuser l’adoption de l’article 9 du PLF et ce, même s’il a été avisé des réunions qui ont été tenues entre Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, et les parlementaires pour les persuader de voter pour ledit article. En outre, le député du PAM a noté que El Mustapha Ramid ne doit pas encourager au conflit entre le Parlement et l’Exécutif compte tenu de sa position dans le gouvernement.
Rappelons que la Chambre basse a adopté le 11 décembre le PLF 2020 qui est très contesté et qui s’appuie, selon plusieurs expertises, sur des hypothèses utopistes. Selon le PLF-2020, le gouvernement table sur une croissance de 3,7% et ambitionne de poursuivre la maîtrise de l’inflation à un taux inférieur de 2% et de limiter le déficit budgétaire à 3,5%. Toutefois, le taux de croissance espéré par l’Exécutif n’est pas réaliste surtout que le taux de cette année est de 2,7%. Depuis 4 ans, le Maroc est davantage proche du pourcentage de 3% que celui de 4%. Il s’agit d’un taux qui apparaît plutôt optimiste. En effet, la Loi de Finances 2019 avait prévu un taux de croissance de 3,5% mais le Maroc ne réalisera que 2,7%. Et si la croissance est moindre, le déficit budgétaire va être encore beaucoup plus élevé. Ainsi, les hypothèses du PLF 2020 ne sont pas réalistes ni envisageables.
A noter que le budget du PLF 2020 est difficile à boucler en raison du coût du dialogue social, du soutien au pouvoir d’achat et de la poursuite de la mise en oeuvre de la régionalisation avancée, en plus de la poursuite des principales réformes entamées dans plusieurs secteurs. Ce PLF, selon plusieurs partis politiques, chercheurs et organismes, est « absurde, voire même étrange » puisqu’à la lumière de certaines mesures, il va creuser les inégalités et les disparités sociales, régionales et territoriales. Et ce, compte tenu des hypothèses et des chiffres avancés par l’Exécutif qui ne reflètent pas les vraies conditions de vie des citoyens marocains.






