Les écoles privées sont au cœur d’une polémique en ces temps de covid-19. Alors que la situation financière de plusieurs familles touche le fond, certaines écoles n’ont pas hésité à réclamer les frais de transport, et une petite part du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus, en plus d’exiger leurs dus mensuel.
Les parents d’élèves de l’enseignement privé sont mécontents, et ils le font savoir. Ils fustigent, sur la toile, l’avidité des écoles privées qui n’ont pas pris en considération la situation actuelle de plusieurs familles, dont les finances sont mises à mal par le confinement dû au coronavirus. Il est compréhensible que les écoles privées réclament leur paiement mensuel, puisqu’elles doivent payer les professeurs qui assurent toujours l’intégralité de leurs cours à distance, et qui donc, doivent être payés en retour. Mais certaines écoles privées sont allées jusqu’à exiger des parents qu’ils payent même les frais de transport pour le mois d’avril, alors que tous les élèves poursuivent leurs cours de chez eux, et n’ont donc pas besoin de transport depuis le 16 mars dernier.
Les parents d’élèves auraient certainement attendu un élan de solidarité de la part des gestionnaires des écoles privées. Par exemple, reporter les échéances de paiement pour les parents en difficulté jusqu’à ce que leur situation économique s’améliore, par exemple. Rappelons que plusieurs personnes se sont retrouvées sans emploi à cause de la crise du coronavirus et ses répercussions financières. En effet, il n’y a pas que les familles riches qui scolarisent leurs enfants dans des écoles privées, bon nombre de parents à revenu modeste se saignent pour offrir une éducation qui ne souffrirait pas des handicaps inhérents à celle de l’école publique .
Les écoles privées avaient déjà retenu l’attention des populations après la création du Fonds spécial dédié à la gestion de l’épidémie du coronavirus. Au moment où les dons et les contributions au nouveau Fonds spécial proviennent de toutes parts, les écoles privées, représentées par deux fédérations, à savoir la Fédération de l’éducation privée au Maroc et l’Union des grandes écoles, se sont fendues d’un courrier adressé au Chef du Gouvernement, jugé scandaleux. Elles ont exigé de bénéficier du nouveau Fonds et tenté une négociation de l’impôt pour l’année en cours. Prises dans une spirale de critiques, les écoles privées ont essayé de se rattraper avec un nouveau communiqué où elles reconnaissent leur « maladresse », mais l’opportunisme émanant du premier communiqué avait déjà fait son chemin.
Malgré le mécontentement général, toutes les écoles privées ne procèdent certes pas de la même manière. Certaines, ont exonéré les parents des paiements mensuels jusqu’à ce que la crise s’efface. Pourtant, avec cet enchaînement d’événements décevants, les écoles privées se retrouvent, plus que jamais, avec l’étiquette de « vampires » qui ne les quittent pas ou prou.