L’année 2019 s’est caractérisée par la poursuite du creusement du déficit de la liquidité bancaire de près de 75 milliards de dirhams, en lien principalement avec l’accroissement de la circulation fiduciaire.
Dans ce contexte, la Banque centrale a haussé l’encours de ses interventions d’une année à l’autre de près de 13,8 milliards en moyenne quotidienne, pour s’établir en 2019 à 75,8 milliards.
Sur le plan des conditions monétaires, Bank Al-Maghrib a baissé le niveau de la réserve obligatoire de 4% à 2%, en septembre 2019, permettant ainsi une injection structurelle de près de 11 milliards de dirhams de liquidité.
Dans un contexte des taux bas et stables, les émissions de dette privée continuent leur dynamique haussière tirée essentiellement par les acteurs du secteur financier. Elles ont atteint 82,6 milliards de dirhams en 2019, soit une augmentation de 19% contre 30% en 2018, portant ainsi l’encours à 230 milliards de dirhams. Le risque de crédit relatif aux émetteurs de dette privée ayant fait appel public à l’épargne reste limité et ce, en l’absence de défaut de remboursement des échéances de la dette.
Les émissions obligataires par voie de placement privé représentent 30% des émissions d’obligations privées et restent réservées aux investisseurs qualifiés. Par ailleurs, une tendance haussière est observée au niveau de l’encours des obligations subordonnées perpétuelles au profil plus risqué. Il représente 12,6% de l’encours obligataire privé. Ces émissions sont également réservées aux investisseurs qualifiés, y compris les OPCVM l’ayant prévu dans leur politique d’investissement.
Le marché boursier a connu une hausse sensible des émissions des titres de capital avec un volume de 9,8 milliards de dirhams et ce, grâce essentiellement aux augmentations de capital réalisées par les banques. Avec une volatilité globalement limitée, l’indice MASI a connu une tendance haussière à partir du deuxième semestre 2019, enregistrant ainsi une performance annuelle de 7,11%. La valorisation de la Bourse de Casablanca en 2019 ressort élevée avec un PER de 23,7x en fin d’année.
L’actif net des OPCVM a connu une croissance soutenue durant les six dernières années pour atteindre 471 milliards de dirhams soit près de 40% du PIB. Il reste majoritairement détenu par les institutions financières (plus des trois-quarts) ce qui engendre une interconnexion importante entre les institutions financières et le marché des capitaux et fait l’objet, en conséquence, d’un suivi particulier. Avec respectivement des encours à fin 2019 de 10,6 milliards de dirhams et 3,5 milliards de dirhams, les fonds de titrisation et de capital investissement ne représentent pas un enjeu pour la stabilité financière. Par ailleurs, l’année 2019 a été marquée par le lancement des premiers fonds OPCI.
L’activité de prêts de titres enregistre une baisse avec un volume de 307 milliards de dirhams en 2019 contre 361,5 milliards de dirhams en 2018 et 510 milliards de dirhams en 2017. Ces opérations portent essentiellement sur les BDT. Les principales opérations impliquent les OPCVM en tant que prêteurs et les banques en tant qu’emprunteurs avec des prêts majoritairement sans collatéral. Ces derniers sont néanmoins réalisés dans la limite réglementaire de 10% de l’actif net de chaque fonds. Concernant les Infrastructures de Marchés Financiers (IMF) notamment systémiques, elles continuent d’afficher des niveaux de fiabilité et de disponibilité satisfaisants permettant aux participants d’émettre leurs instructions de paiement et de procéder à leur règlement dans les meilleures conditions de sécurité. La résilience des IMFs, évaluée sur la base des 24 Principes pour les Infrastructures des Marchés Financiers (PIMF) édictés par la Banque des Règlements Internationaux, s’est améliorée en 2019, notamment, dans les domaines du cadre organisationnel des IMF et de leur gestion des risques (y compris le risque opérationnel).