Évoquée en août par Barlamane.com, l’idée, ambitieuse et stratégique, pourrait se réaliser. L’envoyé spécial des États-Unis pour les missions de paix, Steve Witkoff, a évoqué lors d’un entretien diffusé par le magazine d’information 60 Minutes de CBS News la perspective d’un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie dans un délai de soixante jours.
Dans la vidéo, enregistrée pour une version intégrale de l’entretien diffusé le 19 octobre, la journaliste Lesley Stahl l’interpelle : «Je crois comprendre que vous étiez au travail à quatre heures trente ce matin ? Sur la phase deux ?» Witkoff répond : «Oui… nous travaillons sur l’Algérie et le Maroc en ce moment ; il y aura un accord de paix là-bas, selon moi, dans les soixante jours.»
Ces propos, tenus par un haut représentant du département d’État, ont immédiatement suscité des spéculations quant à l’existence d’une médiation américaine active entre Alger et Rabat. Steve Witkoff, nommé en juillet envoyé spécial pour les missions de paix, supervise plusieurs dossiers sensibles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le roi Mohammed VI avait, dans son discours du 30 juillet, renouvelé un appel explicite à un «dialogue fraternel et sincère» à l’adresse de l’Algérie, sans réponse officielle du voisin de l’Est. Le souverain avait alors insisté sur la nécessité de «réconcilier les cœurs avant les institutions» et de «préserver l’unité du Maghreb».
Depuis la rupture des relations diplomatiques décidée par Alger en août 2021, les tensions demeurent vives : différend sur le Sahara, reprise des relations entre le Maroc et Israël, et fermeture de la frontière terrestre depuis 1994. À plusieurs reprises, le roi Mohammed VI avait réitéré «l’appel à un dialogue fraternel et sincère» avec Alger, insistant sur «la nécessité de dépasser les malentendus hérités du passé», selon Le Monde.
À Alger, la réaction officielle se fait attendre. Plusieurs observateurs jugent toutefois que le pouvoir algérien évalue prudemment les conditions d’un éventuel rétablissement du dialogue.
Si l’échéance évoquée par M. Witkoff venait à se concrétiser, la région connaîtrait sa première détente diplomatique en près d’un quart de siècle, ouvrant peut-être la voie à la réouverture des frontières et à une coopération régionale longtemps paralysée, alors que le dossier du Sahara pourrait, lui aussi, toucher la prochaine période à son aboutissement conclusif.






