Les Etats-Unis appuient l’ampleur des efforts du Maroc en terme de lutte anti-terrorisme, dans un rapport émanant du Bureau de lutte anti-terrorisme américain – Country Reports on Terrorism 2018 -, dont Barlamane.com détient une copie. Selon ce rapport, le Maroc est avancé en la matière et ce, sur les plans national, régional et international. Les Etats-Unis saluent également la coopération effective entre les deux pays contre le terrorisme.
En termes de législation, le rapport cite qu’ « en 2018, le Maroc a achevé un projet de loi sur la gestion du commerce des biens à double usage, donnant aux autorités marocaines le pouvoir d’avorter les tentatives de commerce et au transfert illicites d’armes de destruction massive ». Dans ce sens, le renforcement de la législation, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, a permis d’arrêter 71 personnes impliquées dans des activités terroristes et de démanteler plus de 20 cellules terroristes qui avaient prévu diverses attaques. Celles-ci auraient eu pour cible des bâtiments publics, des personnalités connues et des sites touristiques, poursuit le rapport.
Les forces de l’ordre marocaines ont ainsi su exploiter les services de renseignement, en coordination avec les services de police et en collaboration avec des partenaires internationaux pour lutter contre le terrorisme, relève le rapport. Ce document rappelle en outre, qu’en mars 2018, les autorités marocaines ont démantelé une cellule de huit personnes qui planifiait des attentats terroristes dans la ville de Tanger, au nord du pays, et dans le centre du Maroc. Il révèle également qu’en juillet 2018, les autorités marocaines ont arrêté quatre personnes soupçonnées d’être liées à l’Etat islamique (EI), opérant dans quatre villes du pays, et liées à une cellule terroriste antérieurement démantelée en mai. Ensuite, le même rapport précise, dans un état des lieux minutieux, qu’en septembre, les autorités marocaines ont démantelé une cellule de 12 personnes opérant à Casablanca et Tanger, qui aurait planifié des attaques terroristes et cherchait à rejoindre Daech en Syrie.
Dans la partie concernant le renforcement de la lutte anti-terroriste, le rapport cite que « les forces de l’ordre marocaines ont participé à un large éventail de programmes initiés par les États-Unis pour améliorer les capacités techniques du pays, en termes d’enquêtes financières, d’analyse du renseignement et de cybersécurité. Ainsi, en janvier 2018, les Forces Armées Royales marocaines ont créé le Comité permanent mixte pour opérations spéciales. La création de ce comité codifie, dans la doctrine militaire, les prérogatives d’une seule organisation responsable de la formation, du développement et de l’équipement de Forces militaires marocaines pour des opérations de lutte contre le terrorisme ».
Le rapport cite ensuite que le meurtre des deux touristes scandinaves en 2018 dans la région d’El Haouz est le premier incident terroriste qu’a vécu le Maroc depuis 2011. « Le Maroc continue de faire face à des menaces sporadiques émanant surtout de petites cellules terroristes indépendantes inspirées de la doctrine de l’Etat islamique », brillamment contrées par les services de sécurité. Dans ce sens, le rapport cite que « le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) est le principal responsable de la lutte anti-terroriste. Le BCIJ rend compte à la Direction générale de la surveillance du territoire et opère sous la supervision du ministère public ».
La coopération internationale dans cette lutte contre le terrorisme est également analysée. Dans ce volet, le rapport situe le Maroc comme un partenaire stratégique pour plusieurs pays dans le monde et pour appuyer cette assertion, le document énumère plusieurs contributions marocaines à l’international notamment la co-présidence du Maroc et des Pays-Bas actuelle du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF). Le Maroc a, dans ce sillage, accueilli deux événements du GCTF en 2018, sous le thème de « l’Initiative pour adresser le terrorisme local » et « l’atelier sur la lutte contre l’extrémisme violent dans les prisons ».
Par ailleurs, une initiative antérieure, co-dirigée par le Maroc et les États-Unis, a eu lieu sous le thème «Bonnes pratiques de Rabat-Washington en matière de prévention, de détection, d’intervention et de réponse au terrorisme d’origine nationale ». Le Maroc a ainsi lancé avec les États-Unis l’initiative GCTF visant à « améliorer les capacités de détection et interdire les déplacements de terroristes par le biais d’un filtrage et d’un partage d’information renforcés », dans le but de développer de bonnes pratiques pour détecter les déplacements de terroristes, les empêcher et améliorer le contrôle aux frontières, ainsi que de renforcer le partage d’informations à ce sujet. Et ce dans la perspective de déjouer les attaques menées par des individus dans leur pays d’origine ou de résidence, dirigés ou inspirés par des groupes terroristes étrangers.
Dans la même optique, en juin dernier, le Maroc a accueilli la réunion des directeurs politiques de la Coalition mondiale pour vaincre Daech qui avait un focus régional sur l’Afrique. En janvier de la même année, les membres de l’UA ont élu le Maroc au Conseil de paix et de sécurité Conseil de l’Union africaine, après l’adhésion du pays à l’Union africaine en 2017.
Dans une dernière partie, le rapport met en exergue la stratégie nationale et mise en place par le Maroc basée sur le développement économique et humain, en plus de la lutte contre la radicalisation et le contrôle de la sphère religieuse. Le rapport relève dans cette optique que l’interprétation malékite de l’Islam Sunnite au Maroc contribue à la promotion de l’islam modéré. Le document note enfin que le Ministère des Habous et des Affaires islamiques a mis au point un programme d’enseignement pour près de 50.000 imams marocains, ainsi que pour des femmes étudiantes, soit les morchidates. Il rappelle également que la Rabita Mohammedia joue un rôle important contre la radicalisation des populations vulnérables ou cible des éléments terroristes étrangers, en produisant de la recherche scientifique religieuse, en révisant les programmes d’enseignement scolaire et en sensibilisant les jeunes à la religion et aux sujets sociaux.