Les étudiants de médecine, en grève depuis le 1er septembre, date de la rentrée, pour réclamer le retrait du projet de loi sur le service médical obligatoire (SMER) de deux années dans les zones enclavées, risquent de durcir leur mouvement si le ministre de la santé Houcine Ouardi, reste inflexible face à leurs revendications.
Signe de cette escalade, les étudiants de médecine, au niveau des cinq facultés du royaume (Rabat, Casablanca, Oujda, Fès et Marrakech) et les médecins internes et résidents des CHU, ont afflué par milliers, ce jeudi, devant le Parlement à Rabat, pour protester contre ce projet de loi qu’ils jugent inique et pénalisant.
Le principal grief fait par les étudiants au projet concocté par le ministère de tutelle, est qu’ils auront à subir deux années de service obligatoire, après un cursus universitaire déjà particulièrement long ( huit ans), sans perspectives d’embauche et à quêter des concours ou l’embauche dans le privé, sachant qu’ils seront ravalés, dans la nomenclature de rémunération dans la fonction publique, au même rang que les titulaires d’un Bac+5.
« Nous ne sommes pas contre le travail dans les zones enclavées et défavorisées, nous sommes contre l’obligation de travailler en milieu rural sans être embauchés au préalable par le ministère de la Santé », a affirmé, à ce propos, Jaouad Faraj, président de l’Association d’alliance des lauréats et des étudiants de médecine au Maroc, dans une interview. « On ne peut pas travailler et retourner à la case chômage au bout de deux ans», argue-t-il.
Il a revendiqué un taux de suivi de la grève de 100 pc à Casablanca, Fès, Oujda, Marrakech, et de 90 pc à Rabat, où seuls quelques étudiants, essentiellement, étrangers et des étudiants en médecine militaire qui n’ont pas le droit à la grève, suivent des cours, souligne-t-il.
Devant le tollé soulevé par son projet de loi controversé , le ministre de la santé a, certes, apporté quelques aménagements, notamment en concédant que les médecins assujettis au service obligatoire soient payés au salaire garanti par la fonction publique, et non 2000 DH comme annoncé précédemment, et que leurs cotisations de retraite pendant ces deux ans seront doublement comptabilisées.
La journée de protestation du 17 septembre devra être suivie par d’autres actions, selon Jaouad Faraj, si rien n’est fait pour désamorcer la situation et proposer des solution propres à valoriser le cursus universitaire dans les facultés de médecine en vue de promouvoir davantage la notoriété qui leur est reconnue. Les étudiants grévistes se verront épauler, dans leur mouvement, par les médecins internes et résidents à partir du 1er octobre, avec l’entame d’une grève ouverte, ce qui posera problème au niveau du fonctionnement de l’ensemble des CHU, a-t-il averti.