Les étudiants en médecine et en pharmacie poursuivent leur mobilisation, sous la houlette de Al Adl wal Ihsane, ce mouvement religieux salafiste. Après le boycott massif des examens, les étudiants des facultés publiques ont lancé le hashtag #DoctorsUnderOppression destiné à devenir viral et à porter leur cause à l’International. Peu s’en faut.
Sur la Twittosphère marocaine, les publications pleuvent, scandant des slogans comme « ne touche pas à mon résidanat ». Rappelons que les étudiants en médecine du public veulent en exclure leurs camarades de l’enseignement privé, bien qu’ils soient très peu nombreux dispatchés sur deux facultés de médecine : l’Université Mohammed VI de Casablanca et l’Université internationale Abulcasis à Rabat. Exiger de l’Etat d’exclure une partie des citoyens éligibles à un examen pour provenance de l’enseignement privé semble une raison farfelue. Ce serait un précédent et ouvrirait la porte à des manipulations dans d’autres secteurs.
Cependant, l’Etat s’était bel et bien dit disposé à entretenir un dialogue avec les étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, et les a endjoints à passer leurs examens de fin d’année.
Les deux ministères de tutelle avaient tenu en mai 2019 sept réunions dont cinq avec les représentants des étudiants en présence de l’un des deux ministres concernés. Les deux départements ont répondu favorablement à 14 des 16 points soulevés dans le dossier revendicatif. Les deux en suspens portent sur la création d’une sixième année de médecine dentaire et les mesures d’accompagnement et l’accès des étudiants des facultés privées de médecine au concours de résidanat. Il faut souligner que les deux ministères de tutelle ont promis que ces deux points feraient l’objet de discussions ultérieures.
Mais les étudiants en médecine semblent peu amènes à la discussion. Encore plus en colère à cause de la suspension de 3 de leurs professeurs adhérant à leur cause, et de certains parents d’élèves selon leurs dires, il refusent toujours aussi catégoriquement de passer l’examen de rattrapage prévu. Une année blanche qui ferait 18.000 redoublants.
La question qui se pose à ce stade des négociations « ministères de tutelle-étudiants » : ces derniers auraient-ils décidé de continuer de boycotter les épreuves, pour poursuivre une confrontation aux soubassements inconnus de la plupart d’entre eux, pour cause de non-préparation, l’embrigadement ayant été opérationnel toute l’année pratiquement ? Et mettre cet échec sur le dos des deux ministères de tutelle ? Le cours des événements nous le dira.






