Les factions palestiniennes ont signé le 13 octobre à Alger un accord en vertu duquel elles s’engagent à de nouvelles élections législatives et à un scrutin présidentiel d’ici à un an. Selon plusieurs sources, cet accord a pris la forme d’une transaction diplomatique et des dons secrets ont accompagné la signature des stipulations finales.
C’est à l’ombre et dans un relatif secret, c’est en l’absence et sans l’avis de plusieurs parties régionales à peine informées, que le régime algérien a pris sous sa responsabilité d’accorder selon ses exigences une frêle alliance palestinienne. Le régime algérien semble mettre enchère sur enchère pour faire entendre son nom, et si les œuvres productives et durables ne sont pas bruyantes, le dernier accord entre les factions palestiniennes, qu’il a patronné, est vide de toute substance, comme nous l’avions annoncé. Selon nos sources, pour Israël et son grand allié américain (qui se méfient de l’Algérie) cet accord est un non-événement, puisqu’il n’a, en aucun cas, traité des conditions qui doivent présider à la formation du (futur) gouvernement d’union: reconnaissance d’Israël, renoncement à la violence, désarmement du Hamas.
«Nous nous sommes entendus pour tenir des élections du conseil législatif, de la présidence et du Conseil national palestinien d’ici à un an. Les discussions étaient positives et nous remercions l’Algérie», a déclaré à Hossam Badran, haut responsable du bureau politique du Hamas depuis Alger. Néanmoins, le communiqué sur la volonté de mettre en œuvre cet accord ne fournit aucun détail sur les modalités d’application.
Au total, quatorze factions palestiniennes ont participé à cette rencontre qui intervient peu avant un sommet de la Ligue arabe prévu à Alger début novembre. Le régime algérien consent à toutes les extrémités pour arriver à ses fins. Selon des sources concordantes, le document baptisé «Déclaration d’Alger», qui a scellé le fragile rapprochement palestinien, aurait coûté plus de 100 millions de dollars au pouvoir algérien, ébranlé par une crise économique endémique.
Si dans la conduite des affaires extérieures des États il est quelque chose de plus fâcheux qu’une politique rentière, c’est une politique qui détourne les nobles causes pour des fins inavouables. La diplomatie algérienne, stérile, se remue pour avoir l’air d’agir, et c’est cet empressement désordonné à chercher de petits exploits pour compenser l’absence des grands, qui risque de compromettre l’issue de nombreux dossiers politiques. Pour rappel, la formation d’un nouveau gouvernement d’union et même la tenue d’élections, qui seraient les premières communes à la Cisjordanie et Gaza depuis 2006, ont été annoncées lors d’un précédent accord conclu au Caire en 2017, lequel a lamentablement échoué.
Il reste à savoir que Israël n’accepterait de traiter avec un gouvernement parlant au nom de toutes les factions palestiniennes que si le Hamas se défait de son bras armé, rompt avec l’Iran et reconnaît Israël. Des conditions a priori impossibles à satisfaire pour ce mouvement palestinien dont la plupart des pays arabes contestent les alliances. Le Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis ou l’Union européenne et mis à l’écart par une partie de la communauté internationale, gouverne sans partage l’enclave de Gaza coincée entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée.