Les personnes concernées devront demeurer 14 jours isolées pour éviter toute contamination. En France, six cas suspects sont en attente de test.
Le gouvernement va organiser «un rapatriement par voie aérienne directe» pour les Français de la région de Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus en Chine, qui le souhaitent, a annoncé, dimanche 26 janvier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Ce rapatriement se fera «en milieu de semaine», «avec l’accord des autorités chinoises» et sous la supervision d’une «équipe médicale dédiée», a précisé Mme Buzyn à l’issue d’une réunion autour du premier ministre à Matignon. Les personnes rapatriées devront en outre «demeurer dans un lieu d’accueil pendant quatorze jours», période d’incubation estimée, afin d’éviter toute propagation de virus. Le nombre de personnes concernées pourrait «aller de quelques dizaines à quelques centaines», selon la ministre. Les autorités consulaires ont été chargées de recenser les personnes souhaitant rentrer en France.
Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas mis en place de mesure de contrôle aux frontières des passagers venant de Chine, avec vérification systématique de la température corporelle. Une «équipe médicale d’accueil» a été mise à disposition à l’aéroport de Roissy, pour traiter des personnes qui présenteraient des symptômes.
Le gouvernement a également annoncé qu’aucun nouveau cas avéré de contamination au coronavirus n’avait été enregistré, en dehors des trois personnes hospitalisées à Paris et Bordeaux depuis vendredi. Toutefois, les autorités sanitaires attendent, dans la soirée de dimanche ou lundi matin, les résultats de tests subis par six personnes. « Ce sont des personnes qui sont dans d’autres villes [que Paris et Bordeaux], arrivées essentiellement de Wuhan », a précisé Mme Buzyn.
D’autres pays prévoient des évacuations de la ville et de sa région, mises en quarantaine depuis jeudi. Les États-Unis sont en train d’organiser l’évacuation de leur personnel diplomatique et d’autres ressortissants américains bloqués à Wuhan, où se trouve un consulat américain. Washington espère faire partir un vol direct de Wuhan à San Francisco mardi, a affirmé le département d’État.
Le syndicat des tour-opérateurs français a recommandé dimanche la suspension des voyages organisés vers la Chine jusqu’au 21 février. Pour les touristes se trouvant déjà sur place, le syndicat ne propose pas de mesure de rapatriement, mais «de se tenir à leur disposition pour répondre à leurs interrogations», et «d’adapter» les programmes aux mesures prises par le gouvernement chinois.
Le bilan l’épidémie de pneumonie virale en Chine est monté à 80 morts, après 24 nouveaux décès enregistrés dans la province de Hubei (centre), épicentre de la contagion, ont indiqué lundi les autorités locales. D’autre part, le gouvernement central a annoncé que 2.744 cas étaient confirmés dans l’ensemble du pays.