Les femmes dirigent au moins 15 % des entreprises au Maroc, selon le rapport 2022-2023 de l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (OMTPME). Ce pourcentage, stable depuis 2020, évoque des progrès limités dans la participation féminine à l’économie formelle.
À l’échelle africaine, le taux d’entrepreneuriat féminin s’élève à 24 %, atteignant 25,9 % en Afrique subsaharienne, où une femme sur quatre est entrepreneure. Toutefois, les inégalités demeurent criantes au Maroc, notamment en matière d’accès aux crédits bancaires, comme l’a souligné Amal Idrissi, directrice exécutive de l’OMTPME, lors d’une conférence de presse à Casablanca.
En 2023, seules 14,6 % des entreprises dirigées par des femmes ont bénéficié d’un financement bancaire, représentant à peine 11,3 % de l’encours total des crédits. Ces chiffres traduisent une marginalisation persistante, malgré une demande croissante de soutien financier dans un contexte économique tendu.
Le rapport met également en lumière des disparités régionales : les femmes dirigent 17,6 % des entreprises dans la région de Marrakech-Safi, 16,6 % à Rabat-Salé-Kénitra et 15,6 % à Casablanca-Settat. À l’opposé, les régions de Béni Mellal-Khénifra et de l’Oriental enregistrent des taux nettement inférieurs, proches de 10 %.
Malgré ces difficultés, l’entrepreneuriat féminin reste particulièrement actif dans des secteurs tels que la santé (40 %), les services (30 %) et l’éducation (30 %). En revanche, les secteurs de la construction, du transport et des industries extractives demeurent largement dominés par les hommes, avec des taux d’entrepreneuriat féminin inférieurs à 10 %.
Ces données soulignent l’urgence de mesures destinées à promouvoir l’accès des femmes aux financements et à renforcer leur présence dans des secteurs clés de l’économie nationale, afin de réduire les inégalités structurelles et d’encourager une croissance inclusive.