Une circulaire publiée par le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Meknès a provoqué l’indignation des juges de la ville, qui y voient une ingérence dans le travail de la présidence du Tribunal de première instance et une violation du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Mohamed El Bakkali, bâtonnier du barreau de Meknès portant le numéro 24, affirme dans la circulaire qu’une réunion exceptionnelle a été organisée vendredi avec le président du Tribunal de première instance de Meknès, autour de certains points concernant l’organisation des travaux de la Cour. Les juges officiant au Tribunal en question y ont vu une ingérence, notamment concernant une demande du Comité des avocats relative à l’amélioration des jugements et l’harmonisation de la jurisprudence.
L’Amicale Hassinia des magistrats de Meknès n’a pas tardé à répondre au contenu de la publication du président de l’Ordre des avocats. Une réunion extraordinaire s’est tenue le vendredi même, pour discuter du contenu de la publication, et une déclaration a été publiée en marge de la réunion, où l’Amicale a affirmé son « soutien total à la politique de la porte ouverte adoptée par la Cour. Cette politique incarne l’esprit de coopération qui régit les relations qui rapprochent le tribunal, ses avocats, les membres du conseil d’administration de la Commission et M. le secrétaire général, ainsi que tous les assistants judiciaires et les promoteurs de la justice, conformément aux directives royales en la matière ».
Les magistrats de Meknès ont également exprimé leur profond mécontentement par l’énoncé de « certains termes de cette publication et de sa formulation, car il porte atteinte de manière inacceptable à l’institution du président, porte atteinte à ses fonctions et cherche à exercer un contrôle sur le travail des magistrats et des juges ». D’autre part, l’Amicale Hassania des magistrats de Meknès a exprimé « son rejet catégorique du contenu de la publication, qui constitue une violation du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire et suggère, par sa publication, son émanation d’un organe suprême dictant les ordres et fixant un délai pour leur exécution ».
Certains des points soulevés lors de la réunion empiètent sur les prérogatives des institutions et seraient susceptibles d’affecter le respect mutuel qui devrait prévaloir entre les différentes composantes de la justice, continue le communiqué. L’Amicale Hassania de Meknès a conclu son communiqué par « la nécessité de poursuivre le travail dans une approche respectueuse, basée sur le dialogue et la coopération, qui caractérisent depuis longtemps les relations entre les magistrats, les avocats, et le reste des collaborateurs de la Justice ».