La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a appelé les pays africains à adopter des mesures politiques qui encouragent les investissements verts visant à accroître la productivité afin de faciliter une «relance durable» à la suite de la crise de coronavirus.
Cet appel a été lancé par Hopestone Kayiska Chavula, qui assure l’intérim de la Section d’analyse macroéconomique de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance de la CEA, lors de la 39e réunion du Comité d’experts de la CEA, qui a débuté mercredi dans la capitale éthiopienne.
M. Chavula, dans son rapport axé sur les récents développements économiques et sociaux en Afrique, a affirmé que les pays africains doivent soutenir les Petites et moyennes entreprises (PME) et renforcer les systèmes de protection sociale pour revitaliser les moyens de subsistance.
«Le renforcement des systèmes de santé, notamment par la création de centres de santé régionaux à la pointe de la technologie, est également essentiel», a-t-il dit, ajoutant que les pays africains doivent également renforcer les systèmes de suivi et d’évaluation et les systèmes statistiques pour évaluer et affiner en permanence les mesures d’atténuation et de relance.
D’après M. Chavula, le soutien de la communauté internationale est nécessaire pour faire face aux contraintes de liquidités et promouvoir la relance. Cela peut se faire grâce à de nouvelles émissions et réaffectations de Droits de tirage spéciaux (DTS), à une baisse du coût du crédit, à une restructuration ordonnée de la dette et à la recapitalisation des banques multilatérales de développement (BMD).
«Une grande partie des progrès réalisés ces dernières années en matière d’éducation, de santé et d’éradication de la pauvreté a été stoppée ou annulée par la pandémie de la Covid-19», a-t-il relevé, précisant que la CEA estime qu’entre 49 et 161 millions de personnes tomberont dans une pauvreté profonde en raison de la crise.
Le PIB de l’Afrique s’est contracté en 2020 malgré une relance au cours des 3e et 4e trimestres, mais les perspectives pour 2021 sont positives. Les déficits budgétaires se sont creusés en raison de l’augmentation des dépenses publiques visant à enrayer la propagation de la pandémie, et de nombreux autres pays africains risquent en conséquence d’être surendettés.
Des politiques monétaires accommodantes ont été maintenues pour amortir les effets négatifs de la pandémie sur l’activité économique malgré les pressions inflationnistes dans certains pays, a indiqué M. Chavula.
«L’accès au financement concessionnel sera essentiel pour restaurer les vies et les moyens de subsistance et retrouver un dynamisme vers la réalisation des Objectifs de développement durable et des Aspirations de l’Agenda 2063», a-t-il soutenu.
La croissance du PIB réel est restée modérée sur le continent, principalement en raison des risques de baisse associés à la deuxième vague d’infections, à la baisse des prix des produits de base et aux risques budgétaires importants ainsi qu’aux conflits dans certains pays.
Au sujet des risques et des incertitudes, M. Chavula a déclaré que la deuxième vague d’infections, les mesures fiscales expansionnistes et la hausse des niveaux de dette posent des risques à la baisse pour la croissance de nombreux pays africains. L’instabilité post-électorale et les troubles sociaux, qui peuvent en partie découler de difficultés économiques liées à la pandémie et aux longs confinements, ont engendré des incertitudes dans certains pays.
Les risques liés au changement climatique, d’autant plus que plusieurs pays sont exposés à un risque élevé d’évènements météorologiques extrêmes, pourraient également nuire à la croissance économique, selon M. Chavula.
D’autre part, la pandémie a créé une opportunité pour une croissance verte résiliente au climat comme une opportunité de stimuler la relance.






