Le «Bulletin officiel de l’État», journal officiel de l’État espagnol, reconnaît désormais le territoire du Sahara comme faisant partie du Maroc, selon un document consulté par Barlamane.com. Un nouvel indice de la vitalité de «la feuille de route durable et ambitieuse», mise en place par les deux pays afin d’«inaugurer une étape inédite dans les relations bilatérales». Cela marque aussi une réelle prise de conscience espagnole qui «reconnaît [désormais] l’importance de la question du Sahara pour le Maroc.»
C’est surtout un cuisant revers essuyé par l’Algérie, laquelle pressait l’Espagne de se désister de ses nouvelles positions, en vain. L’humiliation était telle que le régime algérien a renoué avec Madrid, fin 2023, après avoir deviné l’inutilité de ses mesures de rétorsion. Le gâchis est, en dernier ressort, énorme : le «traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération» conclu avec l’Espagne, un document censé «encadrer le développement des relations entre les deux pays», a été affaibli et rendu inactuel; les opérations douanières suspendues ont affecté l’économie locale algérienne, les bateaux de transit évitaient les ports algériens, les domiciliations bancaires en relation avec le commerce extérieur des produits et services depuis et vers l’Espagne lourdement perturbées, et les sociétés les plus pénalisées étaient essentiellement les PME algériennes industrielles, selon les chiffres publiées par les autorités économiques espagnoles.
L’Espagne, partenaire fiable et voisin sincère
Pour rappel, l’Espagne «considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du dossier du Sahara», une autre réalité qui attise la colère des caporaux algérien. Durant la réunion de haut niveau entre les deux gouvernements tenue avant quelques mois, la feuille de route inspirée par le roi Mohammed VI et Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, a été enrichie par les recommandations de groupes mixtes de travail. Au rang des sujets primordiaux : la coopération énergétique après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME), ainsi que d’autres sujets substantiels d’intérêt commun.
L’Espagne s’est surtout libérée des injonctions du colosse algérien des hydrocarbures Sonatrach, de son accoutumance au gazoduc sous-marin Medgaz et des postures diplomatiques inopinées du régime de Tebboune grâce à une action politique exemplaire qui prend en compte l’entrain et le tonus des liens renforcés entre Madrid et Rabat.