Au Soudan des milliers de personnes ont allumé des bougies et lâché des ballons dans le ciel, samedi, pour commémorer les manifestants tués le 3 juin lors du sit-in dispersé par les des hommes armés.
A Khartoum, au moins 136 personnes ont trouvé la mort le 3 juin dernier, lors d’un sit-in du mouvement de contestation. En mémoire à ces victimes, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) a appelé les Soudanais à défiler, quarante jours après – comme le veut la coutume musulmane -, dans les rues pour clôturer la période de deuil.
Des milliers de manifestants ont ainsi rejoint l’appel de l’ALC «assis en cercle autour de bougies, après avoir lâché des ballons. D’autres brandissaient leurs portables, la fonction « lampe torche » activée pour illuminer la nuit de Khartoum», a constaté l’AFP.
Cette journée de rassemblements a été baptisée «La justice avant tout». «Pouvoir civil, pouvoir civil», scandaient les soudanais, en agitant des photos des victimes et des drapeaux soudanais.
Depuis le massacre, les manifestants réclament des enquêtes sur la mort des victimes et le jugement des auteurs présumés des violences. Présents au moment des faits, des ONG et manifestants ont accusé les miliciens des Forces de soutien rapide (RSF) d’avoir ouvert le feu sur les manifestants.
Le Conseil militaire, au pouvoir depuis le départ d’Omar El-Béchir en avril dernier, a lui affirmé ne pas avoir ordonné la dispersion du sit-in, «même si des officiers et soldats ont été impliqués».
Un accord pour la transition du pouvoir entre le régime militaire et les civils avait enfin été annoncé le 5 juillet. Mais, dix jours après, toujours aucune signature.






