Tandis que le COAG, principal syndicat espagnol d’agriculteurs, avait déploré que plus de la moitié des terres agricoles espagnoles sont actuellement «asphyxiées» par le manque de précipitations, les agriculteurs espagnols ont manifesté leur mécontentement à l’encontre des politiques officielles qui privilégient le Maroc. Cela s’est manifesté lorsqu’une dizaine de cultivateurs à Cadix, une ville portuaire située au sud-ouest de l’Espagne, ont démoli le chargement d’un camion transportant des tomates marocaines, qu’ils jugent peu chères et produites dans des conditions peu contraignantes.
Si le gouvernement espagnol a demandé en 2023 à la Commission européenne de diligenter la «réserve de crise » de la politique agricole commune, il a, dans la foulée, annoncé une série de mesures fiscales pour ses agriculteurs, dont une baisse de 25 % de l’impôt sur le revenu, destinée à quelque 800 000 professionnels. Cette semaine, adhérant à l’appel d’une fédération de syndicats agricoles régionaux nommée «Union de Uniones» (l’Union des syndicats), des milliers d’agriculteurs ont paralysé différentes régions d’Espagne, immobilisant plusieurs routes à l’aide de tracteurs afin de protester contre la politique agricole européenne, qu’ils considèrent peu équilibrée et astreignante.
Par ailleurs, des sources de la Commission européenne ont annoncé que Bruxelles continuera à verser au Maroc jusqu’en 2027 les 8,4 milliards d’euros décidés en 2021 pour investir dans le secteur agricole marocain, parmi lesquels des fonds dédiés à l’irrigation de ses terres. Il s’agit du programme Terre Verte qui vise à aider le Maroc jusqu’en 2030 pour une transition écologique dans le secteur agricole et forestier, que l’extrême-droite espagnole veut abroger.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé ces derniers jours enterrer un texte qui prévoyait de réduire de moitié, d’ici à 2030, l’utilisation et les risques des produits phytosanitaires chimiques dans l’Union européenne.