L’ex détenu de Guantanamo, le marocain Younes Chekkouri est sorti de prison, jeudi, après que le juge d’instruction anti-terroriste du tribunal de première instance de Salé ait décidé de lui accorder la liberté provisoire.
C’est ce qu’affirme son avocat Jalil Idrissi à l’agence de presse espagnole EFE.
« Chekkouri ne présente aucune menace pour le Maroc », a déclaré son avocat, ajoutant que son client devra comparaître de nouveau devant le juge le 23 février prochain pour une affaire différente.
Des informations contradictoires avaient circulé il y a quelques jours sur la libération de Chekkouri qui, selon la Coordination de défense des prisonniers islamistes devait être libéré vendredi. Cependant, la même coordination avait démenti cette information en l’attribuant à un « malentendu » de la part d’un proche qui avait assisté à l’audition de mardi.
Chekkouri, 47 ans, rappelle-ton, avait été incarcéré, le 23 septembre dernier, à la prison de Salé par décision du juge d’instruction chargé des affaires du terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel de cette ville. Il est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Il avait été arrêté à son retour de Guantanamo où il avait été enfermé durant 13 ans.
Son avocate britannique, Cori Crider avait, rappelle-t-on, qualifié de « honteux » le fait que son client soit incarcéré pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Crider, directrice de l’ONG britannique Reprieve (grâce) avait rappelé que son client avait été déclaré « libérable » par au moins six organismes américains dont la CIA, le FBI et les Départements d’Etat et de la défense, précisant au passage qu’il n’avait jamais ourdi un quelconque attentat.
Pour sa part, le Ministre de la justice, Mustapha Ramid avait démenti les propos des défenseurs de Younés Chekkouri, selon lesquels le Maroc s’était engagé auprès des Etats-Unis à ne pas arrêter cet homme rapatrié en septembre dernier.
« Nous avons bien négocié avec Washington pour rapatrier Chekkouri au Maroc, mais nous n’avons jamais donné l’assurance qu’il serait libéré » une fois rapatrié, avait déclaré M. Ramid.