Mustapha Ali Sid El Bachir, un responsable du Front Polisario à Tindouf, a provoqué l’ire de la junte séparatiste après avoir admis que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) n’a aucune existence légale.
Mustapha Ali Sid El Bachir, responsable sécuritaire du Polisario, a participé à une réunion qui a eu lieu le 19 décembre à Mantes-La-Jolie, une commune du centre-nord de la France. Durant ce rendez-vous, il a admis que «la République arabe sahraouie démocratique (RASD)» ne dispose d’aucun cadre juridique ou politique légal.
Durant son exposé, El Bachir discutait de l’état de la situation au Sahara et de l’avenir de la région au milieu d’une foule sympathisants acquis à sa cause. Cependant, celui a dénié qu’il soit «ministre de la diaspora sahraouie».
«On doit le reconnaître, l’idéologie du Polisario a pu plonger la population des camps de Tindouf dans un doute profond quant à leur vécu et à leur destinée. Le Polisario en tant que mouvement de libération ne continue d’exister que dans la mesure où il reçoit du soutien algérien. Sa marge de manœuvre paraît très étroite. Dans l’immédiat, il doit son salut et sa survie à la demande d’un référendum qui lui permet de faire valoir le bien-fondé une thèse», a déclaré le responsable devant une audience médusée.
«Je suis enregistré comme réfugié dans les camps», a déclaré El Bachir, ajoutant : «Il faut être réaliste et je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas ministre. Notre ministre des Affaires étrangères, Ould Salek, réside à Alger, et notre Premier ministre, Bouchraya Hamoudi Beyoun (désigné en 2020) n’exerce pas les prérogatives liées à sa mission»
Le membre du Polisario a surpris l’audience en soulignant que même le leader du groupe séparatiste Brahim Ghali est un réfugié enregistré sous le nom de «Ghali Sid El Mustapha».
«Il n’y a nullement de Brahim. Il n’est pas considéré comme le président d’un État ou un haut fonctionnaire. Tous les Sahraouis sont des réfugiés qui vivent sous ma tutelle de l’Algérie», a-t-il ajouté.
«Sans l’Algérie, le Front Polisario ne pourrait pas survivre un jour», lequel «ne remplit pas les conditions d’un État.»
En octobre, le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental a souligné que le Polisario ne disposait d’aucun statut juridique à l’ONU. Le Front Polisario qualifie fréquemment ses représentants d’ambassadeurs ou d’envoyés au sein de l’ONU. Le rapport de l’ONU, cependant, les décrit simplement comme des «représentants» du Polisario à New York.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken le 22 novembre un soutien appuyé au plan du Maroc, qu’il a jugé «sérieux» et «crédible», pour le Sahara occidental, territoire disputé au cœur de tensions renouvelées avec l’Algérie.
«Le secrétaire d’État a souligné que nous continuons de considérer le plan d’autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, porteur d’une approche qui peut potentiellement satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental», a déclaré son porte-parole Ned Price à l’issue d’une rencontre entre Antony Blinken et son homologue marocain Nasser Bourita à Washington. Les deux hommes ont «exprimé leur ferme soutien» au nouvel émissaire de l’ONU Staffan de Mistura, chargé d’un difficile processus de négociations, selon le communiqué américain.
En avril, le Polisario a indiqué vouloir solliciter «un siège» à l’ONU, où le Conseil de sécurité doit de nouveau débattre ce mois du dossier du Sahara occidental, qui oppose de longue date les indépendantistes du Front Polisario au Maroc.